Robert Ménard, maire de Béziers élu avec le soutien du FN, est arrivé à 09H40 mercredi dans les locaux de la police de Montpellier pour y être entendu sur le décompte des élèves musulmans dans sa commune, a-t-on appris de sources proches de l’enquête.

Le procureur de Béziers a ouvert mardi une enquête préliminaire pour « tenue illégale de fichiers en raison de l’origine ethnique », suite à cette initiative évoquée lundi soir sur France 2 par l’édile et condamnée mardi jusqu’au plus haut sommet de l’État.

Le maire de Béziers, ex-président de Reporters sans frontières, est arrivé au commissariat de Montpellier par une entrée dérobée, échappant aux regards de la vingtaine de journalistes qui l’attendaient devant le bâtiment.

Il y a « 64,6% » d’élèves de confession musulmane dans les école publiques de Béziers, avait lancé M. Ménard lundi soir sur France 2 au cours de l’émission Mots Croisés. « Ce sont les chiffres de ma mairie. Pardon de le dire, le maire a, classe par classe, les noms des enfants. Je sais que je n’ai pas le droit de le faire. Pardon de le dire, les prénoms disent les confessions. Dire l’inverse, c’est nier l’évidence », avait répondu M. Ménard en fin d’émission à un internaute qui s’interrogeait sur ce pourcentage.

« Il n’y a pas de fichage des élèves à Béziers (…) et il n’y en aura jamais », avait-il cependant ensuite assuré lors d’une conférence de presse mardi après-midi, ajoutant qu’il réservait « ses autres réponses au juge d’instruction ».

Mardi après-midi, quatre policiers ont mené une perquisition à la mairie.

Les propos de M. Ménard ont suscité mardi des réactions virulentes jusqu’au plus haut sommet de l’Etat, François Hollande évoquant un procédé « contraire à toutes les valeurs de la République », et Manuel Valls lançant « honte au maire » sur Twitter.