Le « fichage » des élèves musulmans sur la base de leur nom par le maire de Béziers, Robert Ménard, est « illégal » et « antirépublicain », a déclaré mardi la ministre de l’Education, qui a demandé à la rectrice de Montpellier de saisir la justice.

Ce « fichage » est « non seulement illégal de la part d’un maire qui est à ce titre représentant de l’Etat sur sa commune, mais aussi profondément antirépublicain », estime Najat Vallaud-Belkacem dans un communiqué.

Elle « condamne très fermement le fichage religieux des élèves des écoles de Béziers, qui démontre que l’extrême droite au pouvoir n’a rien renié de son passé » et rappelle que « la République ne connaît en effet pas d’enfants musulmans, juifs, chrétiens ou athées mais des citoyens en devenir ».

La ministre a demandé à la rectrice de Montpellier de saisir le procureur de la République, « sur les bases de l’article 40 du code de procédure pénale », « pour protéger les élèves de cette commune et mettre un terme immédiat à cette pratique qui attente à la République ».

La laïcité « protège tous les individus, et notamment les enfants à l’école, de toute assimilation à une identité religieuse dont l’histoire a démontré les méfaits », a ajouté Mme Vallaud-Belkacem.

Le procureur de la République de la ville Yvon Calvet a ouvert une enquête préliminaire, après les propos de Robert Ménard, élu avec le soutien du FN, qui a indiqué décompter les élèves selon leur religion.

Lundi soir, dans l’émission « Mots croisés » sur France 2, M. Ménard avait indiqué se servir des prénoms pour établir des statistiques sur les confessions religieuses des élèves de sa commune.

Le Premier ministre Manuel Valls a de son côté tweeté « Honte au maire ».