Deux membres du Conseil national du PS, le « parlement » du Parti socialiste, ont annoncé mardi avoir saisi la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) et le Défenseur des droits sur le « scandaleux fichage d’enfants » effectué par le maire apparenté FN de Béziers Robert Ménard.

« Ces pratiques d’un autre temps, assumées dans une émission télévisée à grande écoute, par un élu de la République, sont d’une exceptionnelle gravité », écrivent Mehdi Ouraoui et Naïma Charaï, dans une lettre adressée à la présidente de la Cnil, Isabelle Falque-Pierrotin, et au Défenseur des Droits, Jacques Toubon.

« Nous vous saisissons donc aujourd’hui en vue d’enquêter sur ce scandaleux fichage d’enfants qui est non seulement illégal mais profondément révoltant pour tout républicain », ajoutent-ils.

Ces pratiques « représentent également une discrimination en raison de la religion réelle ou supposée, réprimée pénalement, avec circonstances aggravantes si les auteurs ont agi comme agents publics ou comme responsables d’un lieu accueillant du public », soulignent les deux signataires.

« Cela fait des décennies dans notre pays que l’on n’a pas entendu parler d’un élu qui ficherait des enfants au titre de leur religion supposée. On atteint des limites qui n’avaient pas été franchies, probablement, depuis la Seconde Guerre mondiale. C’est un scandale absolu », a déclaré Mehdi Ouraoui à l’AFP.

Le parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon a également annoncé soutenir « sans réserve la saisine de la Cnil qui va être déposée par l’un de ses militants, parent d’élève et contribuable biterrois ».

« Face à de telles déclarations publiques, et de tels comportements, qui remettent notamment en cause les Droits fondamentaux des enfants, un gouvernement ne peut rester inactif. Il doit faire respecter le droit et pourrait initier la procédure prévue (…) qui permet de suspendre voire de révoquer le maire », écrit le PG dans un communiqué.