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La tricherie a encore de beaux jours devant elle. Selon les chiffres du ministère de l’Education nationale détaillés samedi dans Le Parisien, les tentatives de fraude au baccalauréat 2014 sont en augmentation de près de 10% par rapport à 2013.

515 dossiers de tentatives de fraude en 2014

«515 dossiers de tentatives de fraude ont été présentés en 2014 aux commissions contre 469 l’année précédente», soit une progression de 9,8%, souligne le quotidien.

Le Parisien note également que « le nombre de copies falsifiées a bondi de 5,3 points entre 2013 et 2014». « Les professeurs perçoivent à la lecture de travaux personnels encadrés que tel passage n’est pas la production de l’élève. Ils tapent quelques mots sur le Net, et ça apparaît », explique Vincent Goudet, le directeur du service interacadémique des examens et concours (Siec). Ce centre, qui gère les examens et les concours de l’Ile-de-France, a ainsi relevé une progression de 104,35% des cas de plagiat entre 2013 et 2014. « Leur nombre reste modeste, puisqu’il passe de 23 à 47 dans cette académie, soit un quart des tricheries recensées l’an passé », poursuit le quotidien.

« Aller sur Internet, avant même de réfléchir »

L’omniprésence d’Internet et des mobiles a en effet des conséquences directes sur les formes de fraudes les plus courantes. « Cela devient mécanique d’aller sur Internet, même avant de réfléchir à la question », constate Christophe Michaut, enseignant-chercheur nantais spécialiste des sciences de l’éducation.

Dans la majorité des cas, la triche se matérialise aujourd’hui par un coup d’œil discret sur son smartphone (30,9% des cas), des antisèches de verbes irréguliers dissimulées dans les poches (27,6%), ou des formules mathématiques enregistrées dans la calculatrice. La communication entre candidats représente, quant à elle, à peine 5,4% des cas, soit une baisse de deux points par rapport à 2013. « La triche dans son ensemble se porte bien », résume Le Parisien.

Pour avoir une idée du parfait tricheur 2.0, son portrait-robot a été dressé par Christophe Michaut dans son étude sur « les Nouveaux Outils de la tricherie scolaire au lycée ». Il s’agirait plutôt d’un garçon, scolarisé en lycée général ou technologique, inscrit dans des filières scientifiques ou commerciales.

Davantage de sanctions en 2014

© Tomfry – Fotolia.com

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Si les tentatives de triche ont augmenté, les sanctions ont, elles aussi, connu une progression. « 385 dossiers ont été sanctionnés par les commissions en 2014, contre 325 en 2013, soit une augmentation de 18,5% ». Celles-ci vont du simple blâme à l’interdiction de passer son bac pendant cinq ans, voire définitivement. Afin de réduire les tentatives de fraude, les calculatrices programmables seront interdites à partir de 2018 pour le bac. Seules celles dotées d’un mode examen (empêchant l’accès à la mémoire) ou les calculettes de collège seront utilisables.