En interdisant ponctuellement de cours une élève musulmane en raison du port d’une longue jupe noire, la communauté éducative « a protégé les autres » collégiennes, a estimé lundi la secrétaire d’Etat à la Famille, Laurence Rossignol.

« Dans cette affaire, je crois que la communauté éducative a été extrêmement réfléchie, elle n’a pas agi à la légère », a jugé Mme Rossignol sur RTL.

Selon elle, « ce qui est en cause ce n’est pas la longueur de la jupe, c’est un comportement global d’un groupe d’élèves dans une école qui est un comportement ostentatoire ».

« La laïcité protège ceux qui veulent pratiquer un peu, pas du tout, de ceux qui voudraient mettre tout le monde sous la coupe de l’interprétation des lois religieuses. En marquant une limite, ils ont protégé les autres élèves qui, elles, ne souhaitent pas la même observance des lois religieuses », a poursuivi Laurence Rossignol.

« Ce qu’on observe aujourd’hui, chez les jeunes en particulier, c’est que des groupes extrêmement observants des pratiques religieuses, des coutumes, exercent des pressions sur les autres », a ajouté la secrétaire d’Etat.

La direction d’un collège de Charleville-Mézières (Ardennes) a deux fois interdit de cours en avril une élève de troisième, âgée de 15 ans et de religion musulmane, en raison du port d’une longue jupe noire jugée comme un signe religieux ostentatoire.

Interrogée par ailleurs sur le port du voile à l’université, Laurence Rossignol s’est dite, à l’instar du Premier ministre Manuel Valls, « pas favorable à ce qu’on demande aux étudiantes d’enlever leur foulard à l’université, d’abord car l’université est un lieu de rayonnement international et nous voulons attirer le plus possible d’étudiantes étrangères, il faut qu’elles s’y sentent bien ».

« S’il faut enlever le voile, il faut aussi enlever les barbus, car il n’y a pas de raison que ce soit toujours sur les femmes que ça se concentre. Or il y a des barbus extrêmement prosélytes et d’autres pas prosélytes, et on est partis dans une affaire compliquée », a-t-elle poursuivi.

« L’université, ce n’est pas la même chose que l’école, le collège, le lycée », a-t-elle conclu.

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