Eric Ciotti (UMP) a apporté jeudi son « soutien » à « la principale » du collège de Charleville-Mézières (Ardennes), où une jeune fille a été interdite de cours car elle portait une longue jupe noire considérée comme un signe religieux ostentatoire.

« Ne soyons pas hypocrites, la question n’est pas celle de la longueur de la jupe, la question c’est d’imposer un signe religieux, une appartenance religieuse qui relève de l’intime, de l’individiduel à la collectivité », a déclaré le député et secrétaire général adjoint de l’UMP sur RMC et BFMTV.

La direction du collège Léo-Lagrange a deux fois interdit de cours en avril une élève de troisième, âgée de 15 ans et de religion musulmane, en raison du port d’une longue jupe noire jugée comme un signe religieux ostentatoire concerté avec d’autres élèves. L’inspecteur académique des Ardennes, Patrice Dutot, dit n’avoir « rien contre une jupe évidemment, quelle que soit sa longueur », mais pointe « une action concertée avec une tenue qui en l’occurrence relève symboliquement de l’ostentatoire ».

« Manifestement il y a eu une provocation, ces jeunes filles qui ont eu des jupes longues, et on sait très bien aujourd’hui que dans plusieurs établissements scolaires, c’est la forme que prend une revendication religieuse, estime M. Ciotti. La loi de 2004 est claire, elle proscrit les signes ostentatoires religieux dans les tenues. Ce n’est pas simplement la tenue, il y a un contexte, qui a été rappelé par l’inspecteur d’académie ».

« Je soutiens la principale qui a pris cette décision avec toute la communauté éducative, du recteur en passant par l’inspection d’académie », a poursuivi le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, qui se dit partisan d’une « laïcité intransigeante, et notamment dans l’école de la République ».

« D’ailleurs, si on avait une tenue unique, comme je le réclame par ailleurs, ceci serait réglé », a-t-il ajouté.

« En 1905, il y avait 10.000 musulmans. Aujourd’hui (…) il y en aurait autour de 5 millions, on voit bien qu’il y a des difficultés, qu’on n’a pas trouvé la bonne relation entre la République et la religion musulmane. Pour que la religion musulmane puisse vivre en harmonie dans la République, il faut qu’elle se conforme aux lois, aux règles de la République. La religion musulmane ne doit pas imposer ses règles à la République comme n’importe quelle autre d’ailleurs », a-t-il encore déclaré.

Interrogé sur iTELE, le député (UMP) des Hauts-de-Seine Thierry Solère, proche de Bruno Le Maire, a pour sa part estimé que « le combat pour la laïcité en France ne pass(ait) pas par la taille de la jupe ».

« Je ne pense pas qu’il faille polémiquer sur ces sujets là. (…) Je ne suis pas choqué par une jeune fille qui a une jupe de cette taille-là ». « Bien sûr ce n’est pas la taille de la jupe ou le contenu des assiettes dans les écoles qui fait que la laïcité en France est vraiment respectée », a également déclaré M. Solère.

« Les religions se soumettent à la République en France, ce n’est pas la République qui se soumet aux religions » a estimé le député UMP des Hauts-de-Seine.