L’essayiste et romancier Pascal Bruckner, interviewé par Le Figaro le 24 avril, a tenu plusieurs propos polémiques concernant la réforme du collège. “Sans chronologie, l’histoire n’a pas de sens. Cette réforme risque d’égarer encore un peu plus les élèves”, avait-il affirmé. Et de s’étonner notamment du “choix de privilégier l’enseignement de l’islam par rapport à celui des Lumières ou du christianisme médiéval.”
Réagissant à ces propos, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, souligne dans les colonnes du Figaro, des “inexactitudes graves”, qu’elle tient à rectifier “par quelques éléments factuels.”
« Une logique chronologique rétablie » en histoire
Concernant l’histoire, la ministre remarque que le programme “rétablit justement une logique chronologique qui avait été abandonnée, et renforce l’enseignement laïque des faits religieux.” En outre, note-t-elle, “le projet de programmes de 4e prévoit l’étude de la Révolution française comme celle de l’époque des Lumières”.
Objectif : « démocratiser l’accès aux langues anciennes »
Au cours de son entretien avec Le Figaro, Pascal Bruckner a aussi déploré le fait que “les cours de latin, de grec et les classes bilangues vont être supprimés, tandis que l’instauration de cours d’improvisation inspirés de Jamel Debbouze est évoquée”.
En réponse, la ministre explique que “loin de supprimer les cours de latin et de grec”, la réforme du collège propose de “substituer à ces options qui ne concernent pour le latin que 18% des élèves, dont les trois quarts abandonnent à l’issue du collège, un enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) accessible à tous”.
Les élèves qui le souhaitent “pourront continuer de bénéficier d’un enseignement complémentaire de latin d’une heure en 5e et de deux heures en 4e et en 3e”, affirme la ministre. Son ambition, indique-t-elle, est de “démocratiser l’accès aux langues et aux civilisations anciennes pour tous les élèves.”
Une réforme « qui profitera aux langues, notamment à l’allemand »
En ce qui concerne les langues vivantes, “la réforme prévoit de généraliser l’apprentissage d’une LV1 dès le CP, et d’une LV2 dès la 5e”, avance Najat Vallaud-Belkacem. La ministre prévoit qu’à la rentrée 2016, “100% des élèves apprendront deux langues vivantes en 5e, au lieu des 16% d’élèves concernés aujourd’hui par les classes bilangues.”
La possibilité “offerte aux enfants ayant fait le choix d’une autre langue que l’anglais en LV1, de commencer l’apprentissage de l’anglais dès la 6e, sont garanties à tous les élèves concernés”, ajoute-t-elle, notant que “cela favorisera le choix en LV1 d’autres langues que l’anglais, et profitera notamment à l’allemand”.
Des cours d’improvisation uniquement « dans le cadre des temps périscolaires »
Enfin, Najat Vallaud-Belkacem remarque que les “cours d’improvisation” n’ont “jamais été évoqués dans le cadre de la réforme du collège”, mais “exclusivement dans le cadre des temps périscolaires à l’école” et du renforcement des pratiques artistiques collectives, “comme le chant choral, le théâtre ou la danse”.
Il faut une réforme du collège, mais est-ce celle-ci ?
– Les gesticulations des enseignants de français concernant le latin ou le grecque sont surannées ; faire une initiation des langues anciennes est bien plus pertinent.
– Dans la version actuelle des programmes, « lien avec le parcours », le tableau 2 (bas de page p45) et la suite du tableau p46 sont mal placés et doivent finaliser l’ensemble des programmes de sciences.
– Si l’on veut vraiment mieux armés les élèves pour le lycée, il faut réellement travailler les points difficiles pour les initier à l’abstraction (relations littérales, les démarches « longues » …. ). Initier à l’algorithme est loin d’être une priorité mais organiser ses connaissances oui.
=> Il ne faut pas se leurrer, l’effet établissement va jouer à fond. Inutile de dire qu’en seconde, certains élèves vont avoir du mal à supporter la comparaison par rapport à d’autres.
=> Après cette réforme, il y aura un grand retour en arrière sur les fondamentaux, les vrais. Mettre en avant l’oral et la forme est un gouffre au niveau du temps et empêche de travailler l’écrit et donc le fond. Il ne me semble pas que l’objectif du collège est de permettre à nos enfants de maitriser twitter, facebook…