Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a assuré mercredi qu’il n’y avait « aucune remise en cause de l’enseignement de l’allemand » en France, faisant valoir que 515 postes d’enseignants dans cette langue seraient créés l’an prochain.

« Contrairement à ce qui est dit, il n’y a aucune remise en cause de l’enseignement de l’allemand, bien au contraire », a-t-il déclaré devant la presse lors de son compte-rendu du Conseil des ministres.

« Aujourd’hui sont ouverts 250 à 300 postes de professeurs d’allemand, c’est 515 postes qui seront ouverts l’année prochaine donc on fait progresser au contraire l’enseignement de l’allemand », a ajouté M. Le Foll, précisant que la réforme du collège avait fait l’objet d’une « discussion » en Conseil des ministres avec un « point » de la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem.

« Cette réforme du collège vise, non pas à remettre en cause la réussite des élèves qui font beaucoup d’options et réussissent » mais « à permettre la réussite du plan grand nombre », a-t-il poursuivi, soulignant que « l’écart entre les meilleurs élèves et ceux qui sont en difficulté ne cesse de s’agrandir ».

« Dès la 5e, on pourra engager la langue vivante 2, c’est un progrès », a-t-il encore souligné tandis que « grec et latin seront intégrés dans les cours au niveau du collège ».

« On doit avoir une vision globale de l’éducation qui est de faire en sorte que le plus grand nombre d’élèves accèdent au meilleur », a encore insisté le porte-parole du gouvernement.

La réforme du collège prévoit pour 2016, parallèlement à l’avancement d’un an de l’apprentissage d’une seconde langue vivante (LV2) qui sera enseignée dès la cinquième, de supprimer les classes bilangues où actuellement 15,9% des collégiens apprennent deux langues dès la sixième.

Cette perspective inquiète les enseignants d’allemand, préoccupation relayée par l’ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien professeur d’allemand. Elle a aussi provoqué un tollé outre-Rhin et l’ambassadrice d’Allemagne en France Susanne Wasum-Rainer s’en est fait l’écho auprès de Najat Vallaud-Belkacem.

Interrogé sur des informations de la presse allemande faisant état d’une démarche du chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier auprès de son homologue français Laurent Fabius, Stéphane Le Foll a affirmé que ce dernier ne s’était « pas exprimé » sur cette question lors du conseil des ministres.