Les nouveaux programmes scolaires, visés par de nombreuses critiques depuis leur présentation le 13 avril dernier, « n’engagent à ce stade que le Conseil supérieur des programmes » et pourraient évoluer à l’issue d’une phase de consultation des enseignants, a précisé vendredi Najat Vallaud-Belkacem dans un communiqué.
Les programmes sont « dans une phase de consultation »
« Les projets de programmes présentés par le Conseil supérieur des programmes suscitent des débats et des prises de position d’autant plus légitimes qu’ils sont justement dans une phase de consultation auprès des enseignants, qui ne s’achèvera que le 12 juin prochain », souligne ainsi la ministre de l’Education nationale.
Après cette période de consultation, « je saisirai le Conseil supérieur des programmes pour qu’il fasse évoluer ses projets initiaux, tant sur la forme pour veiller à leur clarté et à leur lisibilité, que sur le fond là où c’est nécessaire », indique-t-elle.
L’enseignement laïque des faits religieux « renforcé » dans les nouveaux programmes d’histoire
Najat Vallaud-Belkacem a également tenu à répondre aux « présentations volontairement polémiques » du projet de programme d’histoire-géographie, « qui ne visent qu’à politiser un enjeu essentiel, celui de la transmission de notre histoire commune ». Saluant « la qualité du travail du Conseil supérieur des programmes qui rétablit une logique chronologique dans le projet des programmes d’histoire« , la ministre a notamment voulu « lever toute ambiguïté sur la place et les modalités de l’enseignement laïque des faits religieux ».
Cet enseignement « sera renforcé dans les nouveaux programmes d’histoire » : par exemple, « pour l’année de 6e, le thème obligatoire consacré à ‘L’Empire romain dans le monde antique’ prévoit l’étude des débuts du christianisme », rappelle Najat Vallaud-Belkacem. En 4e, le projet « prévoit l’étude de la Révolution française comme celle de l’époque des Lumières au sein du thème obligatoire consacré à l’Europe et au Monde XVIIe – XIXe siècles, qui inclut les ‘Sociétés et cultures au temps des Lumières' », poursuit-elle.
« Enfin, l’étude de l’islam, de l’esclavage, des génocides, de la colonisation et de la décolonisation sont au programme d’histoire au collège aujourd’hui et le resteront demain. Ainsi, l’actuel programme de 5e s’ouvre ‘par la découverte de la naissance de l’islam (fait religieux) et de l’islam médiéval (civilisation)’ ; l’étude des traites négrières et de l’esclavage, celle des conquêtes coloniales, sont au programme d’histoire de 4e, et le génocide des Juifs et des Tziganes et l’indépendance des colonies sont au programme d’histoire de 3e ».
Des futurs programmes « navrants »
Les nouveaux programmes d’histoire-géographie du CP à la 3e font l’objet de vives critiques de la part de certains enseignants et politiques, notamment sur la question des sous-thèmes facultatifs au collège. Le projet prévoit en effet des thèmes obligatoires et des sous-thèmes, certains obligatoires, d’autres facultatifs. Pour certains historiens, le projet laisse « trop de liberté aux enseignants« , signale le Figaro.
Le secrétaire général de l’APHG (Association des professeurs d’histoire et de géographie) Hubert Tison, cité vendredi par l’AEF, déplore par exemple que « pensée humaniste, réformes et conflits religieux » constitue un sous-thème facultatif.
Pour Luc Ferry, « les futurs programmes sont navrants ». L’ancien ministre de l’Education nationale déplore en particulier l' »omniprésence » de « l’approche thématique » « au détriment de la chronologie » pourtant « indispensable ».
Le président du Conseil supérieur des programmes, Michel Lussault, a réagi vendredi à la polémique sur Twitter. « Le programme d’histoire est travesti par une lecture partisane et par une volonté de ne pas comprendre les choix offerts », a-t-il estimé.
Ras le bol de la religion !
Et pourquoi c’est ENCORE l’histoire géographie qui monopolise les problèmes liés à la réforme ?
Où sont les fondamentaux scientifiques ?
C’est la chienlit, du grand n’importe quoi… Entre baratin numérique et hypocrisie, la voie de la privatisation de l’éducation est en marche.
Tout à fait d’accord avec mouton, cette réforme signe la mort des maths et des sciences aussi !
Sans rentrer dans le conflit inter-matière.
En math, les polémiques religieuses et citoyennes ne sont pas très présentes…
L’objectif est différent.
Ce n’est pas la cas en HIstoire-géo, où, pouvoir, démocratie, religion se croisent sans cesse dans le temps (Histoire) et dans l’espace (Géo).
Pour faire déjà, des 1/2 groupes tous les 15 jours sur un projet « humanités et rencontres avec des CM2 » en banlieue, avec une collègue de Français, il y a dans ce projet au moins de la Liberté offerte enfin aux équipes.
Liberté qui fait peur bien sûr.
Certes les programmes sont pédagogo, mais laissez-nous de la Liberté pour créer et inventer de nouvelles formes de cours et d’apprentissage !