Lors de la grande conférence de presse donnée par François Hollande le 5 février dernier, une courte annonce du président de la République avait particulièrement retenu l’attention : la création d’une « grande école du numérique », chargée de « diffuser ses formations partout sur le territoire en plus de ce qui va être fait dans le cadre de l’enseignement ».
Un réseau de structures labellisées
On en savait jusque là très peu sur cette future école du numérique, mais une lettre envoyée par Manuel Valls dessine les contours du projet. Dans cette lettre, le Premier ministre confie à trois experts (Stéphane Distinguin, président de Cap Digital, Gilles Roussel, président de l’Université de Marne-la-Vallée et François-Xavier Marquis, consultant) la mission de formuler des recommandations pour la mise en oeuvre du projet.
Cette grande école du numérique « n’a pas vocation à devenir un nouvel établissement d’enseignement, de formation ou de certification, précise la lettre. L’ambition de ce projet sera portée par un réseau de structures labellisées, existantes ou à créer, réparties sur l’ensemble du territoire national, notamment les quartiers prioritaires de la politique de la ville ». Une structure nationale de coordination garantira « la qualité et la portabilité des formations » et en assurera « la généralisation sur l’ensemble du territoire ».
Des formations courtes et accessibles à un large public
Les formations proposées seront courtes (entre 3 et 24 mois), accessibles « sans distinction académique, économique ou sociale » et seront notamment ouvertes « aux publics traditionnellement éloignés du numérique, en particulier les jeunes décrocheurs, les jeunes NEET (ni en emploi, ni en formation), et les jeunes filles ». En complément, « des modules de formation seront mis à disposition en ligne, sur une plate-forme numérique, afin d’élargir le périmètre des apprenants » et « de fournir une ressource documentaire et pédagogique librement accessible ».
D’après le Figaro, trois voies principales sont annoncées : le design de sites Internet, la communication sur les réseaux sociaux et le développement pur.
Destinée à « favoriser l’insertion sociale et professionnelle des jeunes », cette initiative « entend répondre aux opportunités d’emploi dans le secteur du numérique, en contribuant à la diversification des publics concernés et en renouvelant les approches pédagogiques ».
Le rapport des préconisations et recommandations sur la mise en oeuvre du projet devra être remis à Manuel Valls d’ici au 15 mai, « afin de permettre, au 1er octobre 2015, la création de la structure de pilotage, la création du service de formation en ligne et une première vague de labellisation des structures de formation ».
Des formations privées reconnues par l’Etat ?
Selon Stéphane Distinguin, cité par le site Frenchweb.fr, cette nouvelle approche éducative pourrait amener l’Etat à reconnaître des formations privées, c’est même « tout l’objectif. Mais le point de départ reste de former des personnes qui sont éloignées ou qui ont quitté le parcours plus balisé de l’enseignement », précise-t-il.
Dans le cadre de la mission confiée par le Premier ministre, l’objectif de Stéphane Distinguin « est de définir une gouvernance, un modèle de financement, un système de labellisation des formations et… de trouver un nom pour ce projet de ‘Grande Ecole du Numérique’. Il prendra la forme d’un réseau, partout en France. Le modèle ne sera donc à la fois ni unique, ni aligné sur le modèle traditionnel de la grande école à la française », souligne-t-il, appelant les internautes ayant des idées à le contacter. « C’est la beauté des internets; ils sauront comment me trouver et m’écrire ! », affirme-t-il.
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