Le nouveau programme d’histoire qui suscite de premières critiques, sur l’autonomie des professeurs, la place des religions ou le « roman national », est un projet du Conseil supérieur des programmes qui sera encore réécrit après consultation des profs, souligne Najat Vallaud-Belkacem.
En plein voyage officiel au Chili, la ministre de l’Éducation nationale a envoyé un communiqué dans la nuit de jeudi à vendredi, pour répondre à des « présentations volontairement polémiques qui ne visent qu’à politiser un enjeu essentiel, celui de la transmission de notre histoire commune et du récit national, qui exige que le consensus le plus large soit recherché ».
Les projets de programmes du CP à la troisième ont été publiés le 13 avril par le Conseil supérieur des programmes (CSP), instance indépendante créée par la loi de 2013. Il s’agit non plus de programmes annuels mais de programmes de cycles de trois ans (CP-CE2, CM1-6e, 5e-3e), pour entrée en vigueur à la rentrée 2016.
Après consultation des enseignants du 11 mai au 12 juin sur cette première mouture, la ministre saisira le CSP « pour qu’il fasse évoluer ses projets initiaux, tant sur la forme pour veiller à leur clarté et à leur visibilité que sur le fond là où c’est nécessaire », écrit-elle.
Le programme du cycle 4 (5e-3e) comporte des thèmes obligatoires et des sous-thèmes tantôt obligatoires tantôt facultatifs, ayant déclenché dans la presse des critiques sur une liberté de l’enseignant qui pourrait se faire au détriment de l’histoire de la chrétienté ou du « roman national ».
« L’enseignement laïque des faits religieux sera renforcé dans les nouveaux programmes d’histoire », comme annoncé après les attentats de janvier, indique la ministre.
Il est nécessaire de faire des choix, selon le texte du CSP, « puisqu’il est impossible, au regard du temps disponible, de prétendre proposer le récit continu de l’évolution historique ».
Par exemple, en cinquième, le thème obligatoire « Société, Église, et pouvoir politique dans l’Occident chrétien XIe-XV siècles » comporte le sous-thème obligatoire « la construction du Royaume de France et l’affirmation du pouvoir royal (Xe-XVe siècles) » et les sous-thèmes au choix « une société rurale encadrée par l’Église » ou « essor des villes et éducation ».
Dans les faits, aucun professeur « n’abordera la construction du Royaume de France sans évoquer la dimension sacrée du pouvoir », prévoit dans La Croix Hubert Tison, secrétaire général de l’Association des professeurs d’histoire-géographie.
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