La société éditrice de la célèbre encyclopédie Encyclopaedia Universalis, placée en redressement judiciaire, a obtenu mercredi la poursuite de son activité pour six mois supplémentaires, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

Le tribunal de commerce de Nanterre a accordé à l’entreprise un nouveau délai pour tenter de redresser la barre par un plan de restructuration ou en repensant son modèle économique. La fin de la période d’observation est désormais fixée au 2 novembre.

« Le plan de redressement par continuation devra donc, comme prévu, être rédigé cet été pour être présenté en septembre au tribunal. Les salariés ont manifesté leur soutien à l’entreprise et l’actionnaire sa volonté d’accompagner un projet de plan », a commenté l’administratrice judiciaire, Isabelle Didier.

L’entreprise française, dont la maison-mère est l’éditeur Britannica, avait été placée en redressement judiciaire le 30 octobre, jusqu’au 24 mars. Depuis, 13 des 45 salariés ont été licenciés, a précisé l’administratrice.

Bien qu’elle ait complètement revu sa stratégie ces dernières années, Encyclopaedia Universalis pâtit de la concurrence toujours plus forte de l’encyclopédie collaborative en ligne, gratuite et actualisée en permanence Wikipédia.

Elle a pris le virage du tout numérique en 2012, tournant définitivement la page du papier après 46 ans de publication et plus de 700.000 collections vendues. On peut désormais l’acheter en ligne sur abonnement, en DVD ou sur CD-ROM.

Universalis cherche aussi à commercialiser son précieux fonds auprès des collèges et des lycées. Un partenariat a ainsi été développé depuis 1999 avec le ministère de l’Education nationale pour mettre à la disposition des établissements scolaires et des universités une version adaptée du fonds encyclopédique, ainsi qu’une banque d’images de plus de 2 millions de photos.

Le premier volume de l’Encyclopaedia Universalis est paru en France en 1968, sous la direction de Claude Grégory, décédé en avril 2010. Universalis sortait jusqu’en 2012 une nouvelle version de son encyclopédie papier tous les 3 ou 4 ans, qu’elle distribuait essentiellement par correspondance ou grâce à la vente au porte-à-porte.

Sollicitée, la société n’était pas joignable dans l’immédiat pour commenter ces informations.