Treize organisations ou associations (Fnars, collectif Alerte …) ont demandé mercredi un accès « plein et entier » des étudiants et apprentis à la future prime d’activité, estimant « discriminatoire » d’en durcir pour eux les conditions d’attribution.

« Travailleurs précaires », les étudiants et apprentis « doivent avoir un accès plein et entier à la prime d’activité », écrivent ces associations dans une lettre ouverte à François Hollande.

« Les exclure de la prime d’activité ou leur en limiter l’accès à des conditions de ressources déconnectées de la réalité de la vie étudiante aujourd’hui (900 euros de revenus mensuels sont évoqués) nous semble discriminatoire », ajoutent-elles. Cela « va créer une inégalité de traitement entre des personnes en situation de précarité, ayant des ressources et des revenus d’activité équivalents ».

« Ce choix est clairement défavorable aux étudiants en emploi, qui pouvaient percevoir jusqu’à présent la Prime pour l’emploi et qui sortiront de l’aide en 2016 », soulignent les signataires.

En l’état actuel du projet de loi, la prime d’activité, qui doit remplacer à partir de 2016 la prime pour l’emploi et le RSA-activité comme complément de revenus à un petit salaire, est ouverte à tous les actifs majeurs, hors étudiants salariés et apprentis, à partir du premier euro d’activité.

La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, a annoncé mercredi qu’elle serait « élargie » aux étudiants salariés et aux apprentis touchant au moins 0,8 Smic (environ 900 euros), par voie d’amendement gouvernemental lors du débat parlementaire.

Le gouvernement a chiffré à 4 milliards d’euros le coût annuel de la prime d’activité, équivalent aux RSA-activité et PPE actuels. Mais les associations signataires estiment qu' »il semble impossible de garantir, à budget constant, une réduction effective du non recours et un accès de la prime aux jeunes sans discrimination, sans créer de perdants parmi les autres catégories de bénéficiaires ».

Parmi les signataires figurent la Fnars (Fédération nationale des associations de réinsertion sociale), le collectif Alerte (Secours Catholique, Croix-Rouge Française, ATD Quart Monde, Emmaüs France, Fondation Abbé Pierre …), l’Uniopss, l’Unef ou encore l’UNL.