La réforme du collège, adoptée le 10 avril dernier au Conseil supérieur de l’éducation, inquiète les enseignants. En particulier les professeurs de langues anciennes. A la rentrée 2016 en effet, l’option latin ou grec devrait être supprimée, pour être remplacée par un « enseignement pratique interdisciplinaire » (EPI) dérogatoire.
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education Nationale, a assuré aux enseignants que les langues anciennes ne disparaîtraient pas. « Au contraire, elles sont renforcées », a-t-elle lancé, sur BFM TV.
A l’heure actuelle, le latin et le grec constituent une option. « Cela veut dire que ça ne fait pas partie de la scolarité obligatoire », remarque Najat Vallaud-Belkacem. Alors que seuls 20% des collégiens pratiquent l’une de ces deux langues, elle évoque une « déperdition totale » au lycée, où les trois quarts des élèves qui suivaient ces enseignements les abandonnent. « Nous, on dit qu’on tient beaucoup au latin et au grec, qu’on a envie que ça concerne 100% des collégiens », conclut-elle.
Si la ministre se montre rassurante, les professeurs eux redoutent la disparition de leur discipline. Homère, Thucydide, Sénèque, Virgile, Catulle… resteront-ils à jamais cachés dans un cheval de Troie à la porte du collège ?
Qu’une initiation au latin et/ou au grec soit accessible, au collège, à l’ensemble des élèves ne me semble pas déraisonnable. Il est vrai qu’au lycée beaucoup d’élèves abandonnent cet enseignement à la faveur des sections européennes.
Dans la situation actuelle, que le latin (ou le grec) ne soit plus une discipline à part mais intégré comme une approche historique du Français est logique.
Les élèves qui seront justement réellement motivés choisiront latin (ou grec) au lycée.