
Photo : Benjamin Geminel
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, a écrit une lettre aux enseignants de collège afin de les convaincre des objectifs et des enjeux de cette réforme dont la mise en œuvre est prévue pour la rentrée 2016.
« Renforcer l’acquisition des savoirs fondamentaux »
« Je sais qu’un certain nombre d’entre vous a des interrogations précises sur la nouvelle organisation du collège », écrit-elle dans sa lettre publiée le vendredi 17 avril, précisant également qu’une présentation de la réforme et une foire aux questions sont accessibles sur le site eduscol.education.fr.
La réforme du collège, adoptée le 10 avril dernier au Conseil supérieur de l’éducation, « permettra de renforcer l’acquisition des savoirs fondamentaux dans toutes les matières et développer de nouvelles compétences indispensables au futur parcours de formation des collégiens », ajoute Najat Vallaud-Belkacem. « Le collège permettra à tous les élèves de mieux apprendre pour mieux réussir en donnant plus de confiance aux enseignants, plus de liberté pédagogique, plus de capacité d’adaptation aux besoins divers des élèves », poursuit-elle.
La ministre rappelle par ailleurs que « les évolutions apportées ont été construites sur la base des pratiques pédagogiques que beaucoup d’entre vous mettent déjà en œuvre et qui ont fait preuve de leur efficacité ».
Appel à la grève le 19 mai
Cette lettre adressée aux enseignants de collège intervient au lendemain d’un appel intersyndical (Snes, Snep, FO, SNALC, CGT et SUD) à la grève le 19 mai. Les syndicats demandent le retrait de cette réforme qu’ils décrivent comme étant « fondée sur l’autonomie des établissements et la multiplication des hiérarchies intermédiaires sous l’autorité du chef d’établissement ». Ils réclament ainsi « la reprise de discussions sur de nouvelles bases pour la réussite de tous les élèves ».
La réforme du collège prévoit, entre autres, l’apprentissage d’une deuxième langue vivante dès la cinquième, la suppression des options latin et grec, des classes bi-langues et des sections européennes. Les langues anciennes seront désormais enseignées via un EPI (Enseignement pratique interdisciplinaire) et un « enseignement de complément ».
Il ne faut pas oublier d epréciser que ces heures d’EPI seront prises sur les heures disciplinaires… Comment faire apprendre aux élèves le français, les maths, l’histoire etc si on dispose de moins d’heures pour cela ? Les EPI ne sont pas une mauvaise idée en soi. Les projets c’est bien, mais encore faudrait-il avoir quelque chose à y mettre, savoir lire, écrire, compter , et j’en passe ! Comment faire plus avec moins ?… Les profs ont déjà perdu les heures de cours anciennement dévolues aux IDD…
Tout à fait d’accord avec Fabienne. Le nombre d’heures dans les matières les plus importantes(oui je le dis, je suis parent aussi et non démagopédagogo) ne fait que baisser. Cette nouvelle réforme va amputer une nouvelle fois les horaires en math et en français !! Et comme par hasard pas un mot la dessus dans les médias !
Les projets c’est du plus, non l’alpha et l’oméga et l’indispensable c’est les bases !!
Sans compter que cette réforme se fait contre les profs(elle veut les forcer à faire de l’interdisciplinarité même si ils ne le souhaitent pas, beaucoup de professeurs trouvant par exemple cela inutile ou au mieux récréatif), les projets doivent se faire sur la base du volontariat.
La fin des classes européens et du latin(la fin oui arrêtons les mensonges) va faire encore davantage fuir les élèves vers le privé tout comme cette fumeuse réforme des rythmes scolaires qui n’est appliquée dans aucune école privée.
Bref l’école va s’enfoncer un peu plus vers le fond… Ce gouvernement aura réussi à faire pire que le précédent tout en faisant croire à l’opinion que l’école et sa priorité, quelle hypocrisie et quelle honte !
Un prof de math et parent, petit-fils de mineur de fond et fils d’ouvrier qui regrette déjà son bulletin vote de 2012
Vous avez lu le programme de français actuel ? est-ce que vraiment il aide les élèves à s’améliorer en orthographe … ?
Quant aux mathématiques, il faut tellement être ludique que l’on retarde certaines exigences.
Cette lettre n’a pas été écrite par Mme la Ministre qui a pris bien soin dès l’introduction d’attaquer la droite (cela fait depuis 25 ans) soit en 1990 donc l’après Mitterand.
Le latin et le grec permettaient de mieux comprendre l’étymologie de la langue française ainsi que notre passé. Commet peut-on effacer nos racines par un coup de plus ministériel ? Si l’on permettait aux enfants d’avoir un peu plus de devoir à la maison en français et en maths, les fondamentaux seraient acquis pour tous.