Luc Chatel, ancien ministre (UMP) de l’Education, a jugé lundi que le projet de réforme du collège porté par Najat Valaud-Belkacem allait « dans le bon sens » à condition qu’il ne s’accomplisse pas « au détriment des fondamentaux ».

« Il fallait une réforme du collège. J’ai mis en oeuvre une réforme de lycée parce qu’il y avait une urgence en la matière. Donc ça va dans la bonne direction », a déclaré M. Chatel sur France Inter.

« L’accompagnement personnalisé et le travail interdisciplinaire, ça va dans la bonne direction. Simplement, il ne faut pas que cela se fasse au détriment des fondamentaux », a ajouté l’ancien ministre qui a dit craindre une « dispersion ».

« Au collège, 18% des élèves qui entrent en 6e ne maîtrisent pas les fondamentaux » et « le collège n’est pas capable de corriger les difficultés que l’on rencontre à la sortie de l’école primaire », a dit le député de Haute-Marne, qui prône en conséquence « davantage de passerelles entre le collège et l’école primaire ».

En revanche, M. Chatel s’inquiète « du risque qui est pris de faire disparaître l’enseignement du latin, du grec et des classes bilangues. Je crains que même si ce n’est pas la volonté de la ministre, du gouvernement, à la fin, que les enseignements humanité, de langue ancienne disparaissent et ça, c’est un drame ».

La réforme prévoit que chaque établissement décide de 20% de son emploi du temps pour du travail en petits groupes, de l’accompagnement personnalisé pour tous les élèves et de nouveaux Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) à partir de la cinquième.

Elle institue également l’apprentissage d’une deuxième langue vivante dès la cinquième (contre la quatrième actuellement pour les trois quarts des élèves) et la suppression des options latin et grec, des classes bilangues (deux langues dès la 6e) et des sections européennes. Les langues anciennes seront désormais enseignées via un EPI et un « enseignement de complément ».