La ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a écrit vendredi aux enseignants pour défendre sa réforme contestée du collège, inspirée, selon elle, de pratiques « qui ont fait preuve de leur efficacité ».
« Je sais qu’un certain nombre d’entre vous a des interrogations précises sur la nouvelle organisation du collège », écrit-elle, réitérant ses arguments et précisant qu’une présentation de la réforme et une foire aux questions sont accessibles sur le site eduscol.education.fr.
« Les évolutions apportées ont été construites sur la base des pratiques pédagogiques que beaucoup d’entre vous mettent déjà en oeuvre et qui ont fait preuve de leur efficacité », assure-t-elle, rappelant que les nombreuses « tentatives de réformer le collège » depuis un quart de siècle n’ont pas donné les « résultats escomptés ».
« L’objectif de la nouvelle organisation du collège est double: renforcer l’acquisition des savoirs fondamentaux dans toutes les matières et développer de nouvelles compétences indispensables au futur parcours de formation des collégiens », ajoute Najat Vallaud-Belkacem, vantant « une liberté pédagogique donnée aux équipes éducatives ».
Cette lettre, geste peu fréquent de la part d’un ministre de l’Education, intervient au lendemain d’un appel intersyndical (Snes, Snep, FO, SNALC, CGT et SUD) à la grève pour le 19 mai. Ces syndicats demandent le retrait du projet de cette réforme dont la mise en oeuvre est prévue pour la rentrée 2016.
Ils critiquent un projet « fondé sur l’autonomie des établissements et la multiplication des hiérarchies intermédiaires sous l’autorité du chef d’établissement » et une « mise en concurrence » selon eux entre disciplines, enseignants et établissements.
La semaine dernière, ils ont voté contre la réforme lors d’un vote consultatif de la communauté éducative, laquelle a néanmoins donné un avis favorable au projet, grâce à l’appui des organisations réformistes UNSA Éducation et Sgen-CFDT, de la fédération de parents d’élèves FCPE, des lycéens de l’UNL et des étudiants de l’Unef.
La réforme prévoit que chaque établissement décide de 20% de son emploi du temps pour du travail en petits groupes, de l’accompagnement personnalisé pour tous les élèves et de nouveaux Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) à partir de la cinquième.
Elle institue également l’apprentissage d’une deuxième langue vivante dès la cinquième (contre la quatrième actuellement pour les trois quarts des élèves) et la suppression des options latin et grec, des classes bilangues (deux langues dès la 6e) et des sections européennes. Les langues anciennes seront désormais enseignées via un EPI et un « enseignement de complément ».
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