L’ensemble des 59 députés membres du groupe d’amitié France-Allemagne de l’Assemblée ont déploré jeudi l’abandon des classes bilangues avec de l’allemand prévu par la réforme du collège, et plaidé pour l’apprentissage de cette langue.

Dans un courrier à la ministre de l’Education nationale, transmis à l’AFP, ces parlementaires de tous bords soulignent que ces classes bilangues (deux langues dès la 6e), « depuis le plan de relance de l’allemand en France et du français en Allemagne il y a une dizaine d’années, ont permis d’enrayer dans notre pays la baisse des effectifs de germanistes et de les stabiliser ».

« Pourquoi mettre un terme à un dispositif qui a fait ses preuves sur l’ensemble de notre territoire, en zones rurales et urbaines, et ce jusque dans les zones d’éducation prioritaires », interrogent-ils dans cette lettre dont copie a été envoyée au président de la République et au Premier ministre.

« Ce n’est pas, à tout le moins dans les premières années de la réforme, l’apprentissage de l’allemand en cours préparatoire et en 5e comme LV2 (langue vivante 2), dont nous prenons acte, qui permettra de pallier un tel recul », jugent ces élus en référence à d’autres volets de la réforme.

« Il faut renforcer nos liens avec l’Allemagne et donc l’apprentissage de sa langue », pressent ces députés, dont le président du groupe d’amitié, Pierre-Yves Le Borgn’ (PS), l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault (PS), l’ancien ministre de l’Education nationale Luc Chatel (UMP), et encore de nombreux élus alsaciens.

« Il en va du projet citoyen commun issu du Traité de l’Elysée en 1963. Ainsi que de l’accès à l’emploi pour notre jeunesse, sachant que l’Allemagne est plus que jamais notre premier partenaire commercial », insistent-ils.

Dans un communiqué, M. Le Borgn’ a aussi fait part des « inquiétudes grandissantes du monde enseignant, culturel et associatif ».

M. Ayrault, lui-même ancien professeur d’allemand, a écrit à Najat Vallaud-Belkacem à ce sujet. La ministre lui a en retour assuré que le gouvernement pratiquait une « politique volontariste en faveur du développement de l’apprentissage de l’allemand ».