
Najat Vallaud-Belkacem (photo Antoine Taveneaux)
La ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, est montée au front lundi 13 avril sur BFMTV pour assurer que les langues anciennes ne disparaîtraient pas avec la réforme du collège prévue pour 2016.
Pour défendre le projet, elle a en effet décidé de s’en prendre aux « rumeurs » qui circulent à ce sujet : «Ce qui me fascine depuis quelques jours, c’est à quel point on peut baigner dans la désinformation la plus complète. Non, le latin et le grec ne disparaîtront pas du collège, au contraire, ils sont renforcés », a-t-elle assuré au micro de Jean-Jacques Bourdin.
« 20% des collégiens pratiquent le grec ou le latin »
Cette réforme, adoptée vendredi lors d’un vote consultatif, est largement critiquée par une partie de la communauté éducative, notamment les professeurs de latin et de grec, inquiets de voir leur matière disparaître.
A l’heure actuelle, le latin et le grec constituent une option, « ça veut dire que ça ne fait pas partie de la scolarité obligatoire », a précisé la ministre. Alors que seuls 20% des collégiens pratiquent l’une de ces deux langues, Najat Vallaud-Belkacem a évoqué une « déperdition totale » au lycée, où les trois quarts des élèves qui suivaient ces enseignements les abandonnent.
« Nous, on dit qu’on tient beaucoup au latin et au grec, qu’on a envie que ça concerne 100% des collégiens », a-t-elle poursuivi.
« Au moins six EPI obligatoires »
La ministre rappelle par ailleurs que l’enseignement des langues anciennes « est important parce que ça élève le niveau de français », tandis que l’apprentissage de la culture et de la civilisation donne « des connaissances aux élèves sur la citoyenneté ».
L’enseignement des langues anciennes devrait se retrouver dans un enseignement pratique interdisciplinaire, un EPI, consacré aux langues et cultures de l’Antiquité. « Cela veut dire que c’est dans le temps de scolarité », a affirmé la ministre, qui précise enfin que « chaque établissement sur une palette de huit EPI aura l’obligation d’en faire au moins six ».
« L’enseignement des langues anciennes devrait se retrouver dans un enseignement pratique interdisciplinaire ».
J’aimerais comprendre par quel miracle un EPI, qui est par définition pris sur une discipline, pourrait être consacré à une discipline distincte comme le latin ou le grec ancien ? Pour le dire autrement, si on fait une heure de latin en EPI, à quelle discipline faut-il prendre cette heure.
Aucun média ne semble comprendre cette contradiction.
Peut-être qu’il faudra prendre l’heure au français (maitrise de la langue dans la rubrique étymologie) ou bien en histoire géo (évolution des civilisations) ou …
Les établissements vont gagner en sérénité avec cette réforme, c’est certain.
En histoire, c’est totalement improbable puisque le cycle 4 n’aborde pas l’antiquité. Elle est abordée en 6e, quand l’EPI n’est pas proposé !
En français, l’étymologie a toujours fait partie du programme…