Le Conseil supérieur de l’éducation a rendu un avis positif sur la réforme du collège, par 51 voix pour le décret face à 25 votes contre et une abstention, a indiqué vendredi Laurent Escure, secrétaire général de l’Unsa Education.

Ce vote au CSE permet de « passer un cap », a déclaré à la presse Najat Vallaud-Belkacem, sur le perron du ministère, estimant que le collège était actuellement le « maillon faible » du système scolaire, qui « aggrave » les difficultés et les inégalités.

La ministre de l’Éducation a par ailleurs promis « un plan de formation exceptionnel » pour accompagner la concrétisation de cette réforme.

Interrogé sur l’application du projet au sein des établissements, prévue pour la rentrée 2016, malgré les réticences d’une partie des syndicats et des enseignants, le secrétaire général de l’Unsa Education a rappelé que les professeurs étaient des fonctionnaires « consciencieux dans la mise en oeuvre » de réformes décidées.

« Il était temps que le collège bouge, ça fait 20 ans que le collège est enkysté », a déclaré le responsable syndical, rappelant que 150.000 jeunes sortaient chaque année du système scolaire sans qualification.

Selon lui, les horaires par discipline « sont respectés mais on s’ouvre à de nouvelles pratiques pédagogiques ».

Les partisans de la réforme soumise vendredi à l’avis consultatif du CSE sont les syndicats SE-Unsa, deuxième dans l’enseignement secondaire, et Sgen-CFDT, la fédération de parents d’élèves FCPE, les lycéens de l’UNL et les étudiants de l’Unef.

Le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, le SNU.EP-FSU (enseignement professionnel), le Snalc (autre syndicat du secondaire), FO, la CGT et Sud demandent en revanche le retrait du projet depuis des semaines et ont voté contre vendredi.

La Peep, l’autre grande fédération des parents d’élèves dans le public, s’est abstenue.

La réforme des collèges prévoit, entre autres, que chaque établissement décide de 20% de son emploi du temps pour du travail en petits groupes, l’accompagnement personnalisé pour tous les élèves et de nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) à partir de la cinquième.

Elle veut aussi avancer d’un an, dès la 5e, l’apprentissage de la deuxième langue vivante.

Parallèlement, elle prévoit la disparition des classes bilangues (deux langues dès la 6e) et des sections européennes, des dispositifs très recherchés par les familles aisées qui participent selon des chercheurs à la ségrégation au collège.