Le Conseil supérieur de l’éducation (CSE), instance consultative qui rassemble l’ensemble des acteurs de la communauté éducative, se réunit ce vendredi 10 avril pour se prononcer sur les différents projets de Najat Vallaud-Belkacem.
La réforme du collège divise les syndicats
Premier gros chantier : la réforme du collège. Prévue pour 2016, elle prévoit que chaque établissement décide de 20% de son emploi du temps pour du travail en petits groupes et de l’accompagnement personnalisé pour tous les élèves. Un projet qui est loin de faire l’unanimité chez les professeurs.
Plusieurs syndicats (Sgen-CFDT, SE-Unsa) le soutiennent, aux côtés de la FCPE, de l’UNL et de l’Unef. D’autres (SNES-FSU, SNUEP-FSU, SNALC-FGAF, SNFOLC, CGT Educ’action, Sud Éducation), à l’inverse, demandent le retrait de la réforme.
Ces dernières organisations syndicales critiquent, dans un communiqué, un projet « fondé sur l’autonomie des établissements et la multiplication des hiérarchies intermédiaires sous l’autorité du chef d’établissement », ainsi qu’une « mise en concurrence » entre les disciplines, enseignants et établissements. Les 6 syndicats décideront, après l’examen du projet par le CSE, « des modalités d’actions nécessaires, y compris la grève ».
Langues anciennes et LV2
La réforme du collège prévoit aussi la création « d’enseignements pratiques interdisciplinaires » (EPI) en 5e, 4e et 3e. Ces modules d’enseignements complémentaires seraient consacrés au travail en groupe sur des projets croisant plusieurs disciplines. En plus de ces EPI, le ministère de l’Education nationale envisage aussi de proposer des « enseignements de complément » en grec, latin et langues régionales – une réponse aux inquiétudes des enseignants de langues anciennes, qui redoutent la disparition du latin et du grec, cette option devenant un EPI dérogatoire.
Autre domaine concerné par cette réforme : l’apprentissage d’une deuxième langue vivante dès la cinquième. Le choix de la LV2 se ferait un an plus tôt pour les collégiens – il n’aurait plus lieu en classe de quatrième, mais de cinquième. L’objectif de ce projet est de réduire le programme de 4e, et de faire en sorte que les deux langues étrangères soient mieux maîtrisées à la fin du collège. Cette mesure, qui pourrait signer la disparition des classes bilangues, inquiète les professeurs de langues vivantes, en particulier ceux d’allemand.
Le calendrier scolaire ausculté
Deuxième sujet examiné par le CSE ce vendredi : le calendrier scolaire pour les trois prochaines années. La rentrée 2015 aura lieu le 31 août pour les enseignants et le mardi 1er septembre pour les élèves. Mêmes dates en 2016/2017. En revanche, pour l’année scolaire 2017/2018, les quelque 800.000 enseignants reprendront le chemin de l’école le vendredi 1er septembre et les élèves le lundi 4 septembre.
L’un des objectifs de ce projet est de « se rapprocher le plus possible du rythme d’alternance sept semaines de classe/deux de vacances », considéré comme le meilleur pour les élèves, selon le ministère. Cette décision répond aussi aux pressions du secteur touristique des zones de montagne qui jugeait trop tardives les dates de congés de printemps.
Ce projet est critiqué par de nombreux syndicats, comme le SE-Unsa, qui considère que ce calendrier « ne répond pas de manière satisfaisante au déséquilibre entre les différentes périodes de travail et à la longueur démesurée de la dernière période pour l’école et le collège. »
Enseignement moral et civique, éducation artistique et culturelle et PIIODMEP
Autres projets examinés par les syndicats de l’éducation, les parents, les lycéens, les collectivités et le patronat : l’Enseignement moral et civique (EMC), prévu pour la rentrée 2015 du CP au lycée, le parcours d’éducation artistique et culturelle, et le Parcours individuel d’information et de découverte du monde économique et professionnel (PIIODMEP).
Expérimenté depuis janvier dans des établissements pilotes en vue d’une généralisation à la rentrée 2015, le PIIODMEP doit permettre aux élèves de la 6e à la terminale de construire progressivement, tout au long de leurs études secondaires, une “compétence à s’orienter”. Le parcours d’éducation artistique et culturelle devrait quant à lui permettre de « favoriser l’égal accès des jeunes à la culture dès le plus jeune âge, pour que celle-ci ne soit pas un vecteur de reproduction sociale », selon Najat Vallaud-Belkacem.
C’est ça une réforme???
Je crois que favoriser le travail en petit groupe est une très bonne chose.
Les collégiens aussi ont tendances à cloisoner les matières. Il est nécessaire de créer ses petits groupes inter disciplinaires. C’est une très bonne chose !
Quel travail en petit groupe ?
Si vous lisez bien la réforme, on est dans une gestion de classe entière avec en effet des travaux de groupe (éventuellement chez eux) mais l’enseignant devra suivre toute la classe et non pas des groupes.