Un professeur de philosophie de Poitiers a été mis en examen jeudi pour viol et agression sexuelle à la suite de plaintes déposées par trois de ses anciennes élèves, pour des agressions présumées survenues hors du contexte scolaire, a indiqué le parquet.

Le parquet de Poitiers a ouvert jeudi des informations judiciaires, après les plaintes de trois anciennes élèves du Lycée Camille-Guérin accusant l’enseignant de 52 ans de les avoir agressées sexuellement, hors du cadre scolaire, a précisé à l’AFP le procureur de la République de Poitiers, Nicolas Jacquet.

Deux jeunes filles majeures, ainsi qu’une mineure âgée de 17 ans au moment des faits, qui étaient ses élèves au cours de l’année scolaire 2013-2014, avaient déposé plainte en décembre 2014 à son encontre.

L’enseignant avait été placé en garde à vue mercredi mais avait « refusé de s’expliquer » dans ce cadre, selon le procureur.

Présenté jeudi soir à un juge d’instruction, il a été mis en examen pour « viol et agression sexuelle sur personne vulnérable » s’agissant d’une des majeures, et placé sous statut de témoin assisté, dans le cadre des informations judiciaires ouvertes pour « agression sexuelle sur mineure de plus de 15 ans » et « agression sexuelle », s’agissant des deux autres jeunes filles, selon la même source.

L’enseignant a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec ses trois anciennes élèves, ou de se rendre au Lycée Camille-Guérin.

« Les faits dénoncés se seraient déroulés au cours du mois d’août 2014, en dehors de l’année scolaire », à un moment où le professeur « n’est plus leur enseignant », a précisé le procureur.

Les faits auraient été commis au domicile de l’enseignant, où les jeunes filles s’étaient rendues volontairement à son invitation en plusieurs occasions.

Deux d’entre elles, dont la mineure, avaient été conviées à une même soirée d’anniversaire, et la troisième à une pendaison de crémaillère, des soirées sur fond d’alcoolisation.

« A chaque fois, elles disent ne pas avoir été victimes de violences ou de menaces. C’est avec l’effet de surprise, et dans le cadre d’une forme de contrainte psychologique, que les faits auraient été commis », poursuit le procureur, pour qui les trois jeunes filles « disent clairement qu’elles n’étaient pas consentantes ».

Interrogé par l’AFP jeudi matin, le ministère de l’Education avait précisé que l’hypothèse d’une éventuelle suspension de l’enseignant serait examinée dans le cas d’une mise en examen.

L’enseignant était en arrêt-maladie depuis plusieurs semaines, après avoir été reçu par le rectorat, informé début février par la justice des plaintes déposées à l’encontre du professeur, a-t-on indiqué par ailleurs auprès du rectorat.