5e Congrès scientifique des enfants

5e Congrès scientifique des enfants

Depuis quelques mois, les écoles de Toulouse et de ses alentours résonnent des mots « conquête de l’espace », « extraterrestres », ou encore « météorites ». 8 classes de primaire préparent en effet, depuis février, avec l’aide de doctorants de l’Université fédérale, l’édition 2015 du Congrès scientifique des enfants. Organisé depuis 2009 par la Cité de l’Espace, l’Inspection académique et l’Université de Toulouse, ce projet pédagogique vise à faire découvrir à de jeunes enfants le monde de la recherche et de la science, en les mettant dans la peau de vrais chercheurs.

Un véritable Congrès de chercheurs… réservé aux enfants

Le 5 juin prochain, ces scientifiques en herbe participeront à un Congrès au cours duquel ils devront présenter, via des mini-conférences orales et des posters scientifiques, le résultat de leurs recherches autour d’un thème défini en début d’année. Tout sera calqué sur un véritable Congrès de chercheurs : les badges nominatifs, la conférence plénière d’introduction (donnée cette année par l’astronaute Jean-Jacques Favier), les séances de questions…

Pour cette 6e édition, le thème est « le système solaire ». Un sujet qui permet d’explorer de multiples pistes avec ses élèves. « On peut étudier Mars, Curiosity, et donc rattacher son travail à l’actualité, mais aussi partir sur les petits corps du système solaire, comme les comètes et les astéroïdes », détaille ainsi Marie-Hélène Chaput, enseignante chargée de mission à la Cité de l’Espace.

Une aubaine pour les doctorants accompagnateurs

Chaque classe est assistée dans la préparation du congrès par 2 doctorants de l’Université de Toulouse, qui interviennent dans les écoles pour apprendre aux enfants les bases de la méthodologie scientifique. Un duo gagnant-gagnant. Pour les doctorants, « des événements comme le Congrès scientifique des enfants ou Ma thèse en 180 secondes vont permettre de traduire en termes simples des sujets scientifiques devant un public qui n’est pas du tout confirmé » explique Clément Varenne, responsable de la formation et de la médiation scientifique à l’Ecole des docteurs.

Et c’est très bénéfique pour leur poursuite de carrière. « Lorsqu’on est en face d’un recruteur, on a souvent 1 min voire 1min 30 pour expliquer son sujet de recherche », souligne-t-il. « Ces exercices de diffusion de la recherche permettent d’apprendre à synthétiser les travaux et à les expliquer le plus clairement possible ».

Un projet pour donner aux élèves le goût des sciences

Pour les écoliers, l’idée est de donner un aperçu du monde de la recherche et de la science, via la préparation du Congrès et la rencontre avec les doctorants. Quitte parfois à bousculer quelques clichés. « Souvent les enfants ont l’image d’Epinal du chercheur un peu âgé avec sa blouse blanche, s’amuse Clément Varenne.  Là ils vont rencontrer des jeunes dynamiques qui sont intégrés dans un laboratoire de recherche, qui ont un parcours parfois atypique. Parce qu’être en doctorat ne signifie pas forcément avoir été premier de sa classe toute sa vie. Cela permet aussi de travailler sur l’orientation, ce qui est une part non négligeable du projet à mes yeux ». Pour Marie-Hélène Chaput, c’est aussi l’occasion de susciter des vocations chez les jeunes filles. « Peu se sentent naturellement attirées vers des carrières scientifiques, plutôt vers des carrières dans le social, tout ce qui est aide à l’autre ou assistance médicale. Par ce projet, nous cherchons aussi à montrer aux filles qu’elles sont capables de présenter un travail scientifique, comprendre des écrits scientifiques et se retrouver elles aussi dans la peau de chercheuses ».

Donner aux élèves confiance en leurs capacités est d’ailleurs l’un des objectifs principaux du Congrès depuis sa création. « En terme de ‘retour d’image’, ça leur apporte énormément, estime Clément Varenne. Ils vont être capables de parler devant des élèves qu’ils ne connaissent pas, qui ne connaissent pas le sujet, et ils vont leur apprendre quelque chose. Se mettre en position d’enseignant, c’est vraiment quelque chose de très formateur pour ces enfants. » Notamment pour les élèves issus d’écoles défavorisées. « On travaille aussi la mixité sociale pour montrer à ces élèves qu’ils valent autant que ceux des autres écoles. Et qu’eux aussi peuvent apprendre des choses aux élèves des milieux favorisés », résume Marie-Hélène Chaput.

Les enseignants récompensés pour leur travail

Et qu’en est-il des enseignants, qui consacrent beaucoup d’énergie et de travail à ce projet ? « Ils repartent ravis de la journée passée à la Cité de l’Espace« , affirme Marie-Hélène Chaput. « Même si la préparation du projet réclame un certain investissement, les enseignants repostulent régulièrement pour participer l’année suivante. Voir ses élèves prendre la parole devant tout le monde, oser s’exprimer avec un micro à la main devant toute une assemblée qu’ils ne connaissent pas, rencontrer un vrai astronaute… Le résultat justifie le temps passé à le préparer ! ».

Et les retours sont très positifs. « L’année dernière, une enseignante nous a remerciés pour avoir réellement mis les enfants au centre du Congrès. En effet, pendant cette journée, ce sont bien eux les vedettes, ils sont vraiment pris au sérieux. Ce qui finalement n’arrive pas si souvent que cela ».