Le tribunal de police de Lille a fixé vendredi au 29 mai l’audience sur le fond dans l’affaire de diffamation et injure non publiques, qui oppose le lycée privé musulman sous contrat Averroès à un enseignant démissionnaire.

Lors d’une courte audience vendredi, une consignation de 100 euros a été demandée au lycée Averroès, traditionnelle garantie au cas où la poursuite devait être considérée abusive à terme dans cette procédure par citation directe.

L’enseignant avait publié le 6 février une tribune dans Libération intitulée « Pourquoi j’ai démissionné du lycée Averroès », dans laquelle il accusait les responsables du premier établissement privé musulman sous contrat avec l’Etat de jouer « double jeu », diffusant « de manière sournoise et pernicieuse une conception de l’islam qui n’est autre que l’islamisme ».

Moins d’une semaine après, la direction du lycée a lancé la procédure judiciaire par citation directe, rédigée sur la base des propos tenus par Soufiane Zitouni, professeur de philosophie, dans un courriel adressé à plusieurs collègues.

Ce dernier s’est présenté sans avocat devant le tribunal.

« Je trouve ça tellement ridicule d’être attaqué sur des mails, je ne vais pas payer un avocat pour ça », a-t-il déclaré à la sortie du tribunal, maintenant ses accusations contre le lycée.

« Que vise ce lycée? », s’est-il interrogé, visiblement impatient de débattre sur le fond.

De son côté l’avocat de l’association qui gère l’établissement, Me Hakim Chergui, a souhaité un dénouement rapide, « surtout pour les élèves ».

Selon l’avocat, le professeur a dans son mail traité le lycée « de nid de vipères hypocrites, affirmé qu’il y a de l’antisémitisme toléré et dit que les cours servent à diffuser l’idéologie salafiste ».