Le rectorat de Rennes a annoncé mardi la suspension immédiate d’un professeur d’éducation physique et sportive d’un collège d’Ille-et-Vilaine, mis en examen pour agression sexuelle sur mineur, dans un contexte familial.

Ce professeur avait en outre été condamné en 2006 pour détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique.

Le rectorat a précisé dans un communiqué que cette mesure a été prise après que le procureur de la République de Rennes eut porté cette condamnation à sa connaissance, en application de la récente circulaire du 11 mars 2015 qui rappelle la nécessaire transmission par les procureurs des condamnations et procédures pénales d’un fonctionnaire à son administration.

Outre sa condamnation passée, le professeur d’EPS concerné fait également « l’objet d’une mise en examen, actuellement en cours, pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans, dans un contexte familial ».

« Ce dossier toujours en cours d’instruction porte sur des faits qui auraient été commis entre 2003 et 2011, dans la sphère familiale, et sont donc sans rapport avec l’exercice de sa profession », a précisé mardi soir le parquet de Rennes dans un communiqué. « Les agressions sont contestées par le mis en cause », a-t-on précisé de même source.

Lors d’un point de presse au rectorat, l’inspecteur d’académie Jean-Yves Bessol a précisé que le professeur enseignait au collège d’Orgères, qui accueille 600 à 700 élèves dans cette petite commune située à une quinzaine de kilomètres au sud de Rennes.

Il a souligné qu’en l’état, rien ne permettait de conclure que des élèves aient pu être agressés par l’enseignant.

« Nous n’avons pas d’éléments tangibles, de remontées ou d’alertes du collège ou de parents d’élèves qui laisseraient à penser qu’il y ait eu quoi que ce soit dans l’établissement », a déclaré l’inspecteur.

L’enseignant était en arrêt maladie depuis lundi. Sa suspension lui a été signifiée par courrier avec accusé de réception « et il a été joint par les services du rectorat », a-t-il précisé.

Les parents d’élèves ont également été informés, a-t-il indiqué.

Il a souligné que la suspension était provisoire, « une mesure conservatoire pour la communauté éducative et les élèves de l’établissement », dans l’attente d’une éventuelle condamnation du suspect dans l’affaire d’agression familiale pour laquelle il est poursuivi.

M. Bessol a assuré que « l’Éducation nationale ne savait rien » au sujet de la condamnation pour possession d’image pédophile remontant à 2006.

« Rien dans le dossier du professeur ne permettait de savoir qu’il y avait déjà eu condamnation », a-t-il déclaré. « Il n’y a pas eu de demande de mise à l’écart et de ne pas mettre en contact l’intéressé et des mineurs », a-t-il rapporté.

M. Bessol a précisé qu’il avait rencontré sur place des enseignants du collège Andrée Récipon d’Orgères dans la journée. « Ils sont un peu consternés », mais « ils apprécient qu’il y ait de l’accompagnement et des mesures prises », a-t-il rapporté.

Une « cellule d’écoute » est prête à être mise en place dès ce soir en cas de besoin, a précisé l’inspecteur.

Mardi matin, la ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé le lancement d’une procédure de révocation du directeur d’une école primaire de Villefontaine, près de Lyon, écroué depuis la semaine dernière pour viols et agressions sexuelles sur plusieurs de ses élèves.