Syndicats enseignants et collectifs de parents d’élèves ont dénoncé mardi « une inacceptable manipulation » après la décision de la mairie de faire procéder à un deuxième vote dans les conseils d’écoles sur l’aménagement des nouveaux rythmes scolaires l’an prochain.

« Rectorat et mairie veulent passer en force pour avaliser le projet de la mairie pourtant rejeté par les conseils d’écoles », dénoncent les syndicats (SNUipp, Unsa, CGT, Sgen-CFDT, Sud, SDU 13), associations de parents d’élèves (MPE13, FCPE) et le collectif Dz-Ecoles, qui regroupe parents, enseignants et employés municipaux.

En cause, le vote des conseils d’écoles sur l’organisation des temps d’activités périscolaire (TAP) l’an prochain: mis en oeuvre le vendredi après-midi cette année, la mairie veut les déplacer les mardis et jeudis après-midi.

Le projet est soumis au vote des conseils d’école début mars. Déjà, des parents dénoncent un manque de concertation. Et le 27 mars, dans un courrier dont l’AFP a obtenu copie, l’adjointe à la mairie en charge des écoles Danièle Casanova annonce aux directeurs d’école que « la consultation ne fait pas ressortir un résultat clair et représentatif » et annonce un nouveau vote.

« Certains ont voté contre la réforme et non pas contre la proposition de la mairie, des bulletins étaient surchargés de toutes sortes de remarques qui n’avaient rien à voir avec la question posée », a expliqué Mme Casanova à l’AFP. Selon elle, 147 conseils d’écoles avaient voté pour le projet de la mairie, 170 contre, « dont une grande partie avec des bulletins non valides », et 127 écoles n’avaient pas donné de réponse.

Mais le second scrutin s’accompagne de changements, qui scandalisent les parents du MPE13 ou le collectif Dz-écoles (qui regroupe parents, enseignants et employés municipaux): si la proposition de la mairie est rejetée, les TAP seront organisés sur la pause méridienne des enfants –et non plus après l’école entre 15H45 et 16H30, comme prévu lors du premier vote–, et l’avis des écoles qui s’abstiendraient serait réputé favorable au projet municipal.

Cela n’a pas empêché le collectif Dz-Ecoles, le MPE13 et les syndicats enseignants d’appeler lundi soir à ne pas prendre part à ce second scrutin. Les syndicats d’enseignants ont également annoncé qu’ils déposeraient un préavis de grève pour la période du 13 au 24 avril.

Un rassemblement est également prévu devant l’hôtel de ville le 13 avril, jour du prochain conseil municipal.

A la rentrée 2014 déjà, la mise en oeuvre des TAP avait été très chaotique dans les écoles marseillaises. Opposé à la réforme, le maire UMP de la ville Jean-Claude Gaudin avait tenté de proposer un projet alternatif, retoqué à quelques semaines de la rentrée. La mise en oeuvre des TAP dans toutes les écoles de la ville avait ensuite pris des mois.