Le directeur d’une école primaire de Villefontaine (Isère) a été mis en examen pour viols sur plusieurs de ses élèves, mercredi, à l’issue de 48 heures de garde à vue, a-t-on appris auprès du parquet de Grenoble.

Interpellé lundi matin à son domicile, ce père de famille de 45 ans, qui a reconnu les faits, a été mis en examen pour « viols aggravés, agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans et acquisition et détention d’images pédopornographiques », a indiqué à l’AFP Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Grenoble, qui a requis le mandat de dépôt.

« Il n’a pas souhaité s’exprimer dans le détail. Il a simplement dit qu’il regrettait ce qu’il avait fait et qu’il s’expliquerait en temps voulu », a précisé le magistrat.

Selon le procureur, l’enseignant, déjà condamné en 2008 à six mois de prison avec sursis pour pédopornographie, encourt 20 ans de réclusion criminelle.

La justice le soupçonne d’avoir imposé « par surprise », entre décembre 2014 et mars 2015, des fellations à plusieurs de ses élèves de cours préparatoire, dans le cadre de ce qu’il appelait « un atelier du goût », durant lequel les enfants, les yeux bandés, devaient identifier des « choses » que l’enseignant leur faisait goûter.

Neuf plaintes correspondant à deux garçons et sept filles âgés de 6 à 7 ans, tous scolarisés dans la classe du directeur, ont à ce jour été enregistrées par la justice.

Mercredi, la mairie de Villefontaine a annoncé qu’elle entendait se constituer partie civile « à l’encontre de l’auteur des faits et de l’Éducation nationale ».

Une enquête administrative conjointe a été ouverte mardi pour comprendre pourquoi l’enseignant a continué à exercer en dépit de cette condamnation à six mois de prison avec sursis.

Mardi, l’académie de Grenoble a précisé n’avoir jamais été informée de cette décision de justice, son dossier ne comportant aucune mention de ce précédent judiciaire.