La ministre de l’Éducation a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête administrative, après la révélation de soupçons de viols pesant sur un directeur d’une école primaire à Villefontaine (Isère), qui avait été condamné en 2008 pour détention d’images pédopornographiques.
Cette enquête sera menée conjointement avec les équipes du ministère de la Justice, a précisé la chancellerie en fin d’après-midi.
« Afin de faire toute la lumière sur cette affaire et sans préjudice de l’enquête judiciaire placée sous l’autorité du parquet », la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a « immédiatement diligenté une enquête administrative confiée à l’inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la Recherche », a indiqué le ministère dans un communiqué.
Cette enquête conjointe devra notamment « faire toute la lumière sur les circonstances dans lesquelles l’autorité judiciaire et l’Éducation nationale ont pu partager des informations relatives à une condamnation, intervenue en 2008, à six mois d’emprisonnement assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve durant 2 ans, avec notamment une obligation de soins, pour des faits en date de juillet 2005 et juillet 2006 », a souligné de son côté le ministère de la Justice dans un communiqué.
« Nous avons eu connaissance de faits extrêmement graves, abominables même », s’ils s’avèrent exacts, a réagi Mme Vallaud-Belkacem lors d’un point de presse à la mi-journée. « Je voulais vous dire que je pense aux enfants, aux parents et aux enseignants ».
Si les faits se révèlent exacts, « les instances disciplinaires procèderont aux sanctions qui s’imposent », a souligné Najat Vallaud-Belkacem.
L’inspection d’académie de l’Isère ignorait tout de la condamnation pour détention d’images pédophiles ayant frappé le directeur d’une école primaire de Villefontaine, selon l’inspectrice d’académie de l’Isère, Dominique Fis, qui s’est rendue mardi matin à l’école primaire du Mas de la Ras, où il exerçait.
– Prévenir la hiérarchie –
La chancellerie a de son côté assuré que « le principe et les conditions de communication entre la Justice et les administrations et organismes publics constituent une préoccupation de la garde des Sceaux ». Une circulaire du 11 mars rappelait ainsi que les « directives renouvelées (depuis une première directive de 1957) demandent aux parquets d’aviser le supérieur hiérarchique d’un fonctionnaire ou agent public lors de l’engagement de poursuites pénales à son encontre ou du prononcé d’une condamnation définitive ».
Elle soulignait encore que pour les décisions de justice définitives « le principe est celui du libre accès des tiers, compte tenu du caractère public des décisions de justice ». Et qu’un précédent texte « recommande aux parquets de répondre avec diligence aux demandes des administrations ayant pour objet l’obtention d’une copie d’une décision définitive prononcée à l’encontre d’un de leurs agents ».
Le directeur, père de famille de 45 ans, a été interpellé lundi matin, soupçonné d’avoir imposé « par surprise » des fellations à au moins deux de ses élèves. Les faits de viols auraient été commis entre décembre et mars, selon les premiers éléments de l’enquête.
Le suspect, dont l’identité n’a pas été révélée, nie les faits.
Une cellule médico-psychologique a été mise en place dès lundi au sein de l’école primaire et restera en place jusqu’à mercredi, selon la ministre de l’Education.
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