Lycéen mineur au moment des faits, un jeune homme a été condamné vendredi à sept ans de prison pour le meurtre d’un autre élève de 15 ans durant un cours en lycée professionnel, en mars 2013 à Blaye (Gironde).

Le jury a considéré que l’auteur des coups de couteau portés à la carotide de la victime pendant un atelier de plomberie au lycée professionnel de l’Estuaire a eu « une forme d’altération du discernement au moment des faits », a indiqué l’avocate du condamné, Me Élodie Fourmon-Leclercq.

« Deux experts psychiatriques ont relevé qu’il a cédé à une pulsion désordonnée qui a fait qu’il n’était plus maître de lui-même », a-telle ajouté.

L’excuse de minorité, puisque le jeune homme avait 17 ans au moment des faits, a également été retenue par le jury des assises pour mineurs de la Gironde.

Selon l’avocate, « cette peine de sept ans de prison », suivie de sept années de suivi socio-judiciaire, « traduit la gravité des faits et la personnalité de l’accusé ».

Son client, placé en famille d’accueil dès son jeune âge, avait été « brimé dès le collège » et le harcèlement scolaire dont il a été victime au lycée « a été reconnu ».

Elle a pointé la « totale déresponsabilisation de la part de l’Éducation nationale qui dit n’avoir jamais été au courant de ces brimades » qui ont été établies lors du procès.

Pour l’avocat des parties civiles, Me Pierre Blazy, « lors de ce procès d’une infinie tristesse des deux côtés avec des parents qui souffrent de la perte d’un enfant de 15 ans », les débats ont montré que l’accusé souffrait, selon lui, « d’un sentiment de persécution perpétuelle ».

Me Fourmon-Leclercq a indiqué que son client ne souhaitait pas former d’appel, le parquet général avait requis douze ans de réclusion.

Sylvain, scolarisé en classe de seconde dans cet établissement de 381 élèves, était décédé deux jours après son agression. Un millier de personnes avaient ensuite participé à une « marche blanche » en son hommage, et le ministre de l’Éducation de l’époque, Vincent Peillon, s’était rendu sur place.