Une université ouvrira en septembre dans un camp de réfugiés au Burundi, en partenariat avec plusieurs établissements étrangers dont Paris 1 Panthéon-Sorbonne, a annoncé jeudi à Paris l’ONG Swiss international humanitarian organization (SIHO), à l’origine du projet.

« C’est la première université créée au sein d’un camp de réfugiés », a déclaré Yvelyne Wood, artiste plasticienne à la tête de cette ONG, lors d’une conférence de presse sous l’égide du Haut commissariat des nations unies pour les réfugiés (UNHCR), en présence de l’ambassadeur du Burundi.

« L’éducation universitaire fait défaut aujourd’hui dans les camps de réfugiés », a-t-elle expliqué. Baptisé UniRef, ce projet vise à donner une « formation adaptée » aux jeunes du camp de réfugiés de Musasa pour leur permettre de « quitter le camp et reprendre leur vie en main ».

Ce camp de 6.600 réfugiés qui ont fui la République démocratique du Congo a été choisi car il abrite une population jeune (seule une centaine de personnes ont plus de 60 ans), stable et qui a pu accéder à l’enseignement secondaire grâce à l’action des ONG sur place, a précisé Mme Wood.

Parmi eux, 200 jeunes bacheliers ont été identifiés et passeront des tests en mai. Un quart des places disponibles sera par ailleurs réservé à des Burundais habitant à proximité.

Après une première année propédeutique, conçue avec le Centre national d’études à distance (Cned), les étudiants pourront s’orienter vers des formations en comptabilité, commerce, marketing, informatique ou agrobusiness et préparer un BTS, un bachelor ou un master.

Ils recevront des cours dispensés par des professeurs de l’université de Ngozi mais aussi des enseignements de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse) et de l’Institut des professions des affaires et du commerce (Ipac) via des Moocs (Massive online open courses, cours en ligne).

L’université ouvrira ses portes le 28 septembre, avec comme recteur le président honoraire de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jacques Soppelsa.

Le budget de la première année est estimé à 850.000 dollars. « Nous avons besoin de lever des fonds. Nous allons chercher dans toute la francophonie », a dit Jean-Noël Wetterwald, ancien réprésentant du HCR et conseiller spécial d’UniRef, estimant que l’iniatitive a « un énorme potentiel pour être reproduite ailleurs ».