75% des Français estiment que les mobilisations après les attentats de janvier à Paris « ne vont pas avoir de suite », selon une étude Harris Interactive pour l’Assemblée Nationale, la Fondation pour l’innovation politique et la Fondation Jean Jaurès, rendue publique jeudi.

Priés de dire s’ils avaient « le sentiment » que ces mobilisations « ne correspondent qu’à un moment d’émotion et ne vont pas avoir de suite », 25% ont jugé à l’inverse qu’elles trouveraient des prolongements.

A la question de savoir si ces mobilisations pouvaient « déboucher sur un engagement durable de certains participants », 60% ont répondu par l’affirmative, d’après cette enquête réalisée dans le cadre de la mission « Engagement citoyen et appartenance républicaine » confiée par François Hollande au président de l’Assemblée Claude Bartolone (PS).

A titre personnel, 53% des personnes interrogées ont déclaré que les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, ainsi que les manifestations qui ont suivi leur ont donné envie de s’engager. 66% se sont dits enclins à se tourner vers leurs proches après de tels événements.

En outre, si deux tiers (67%) des sondés se sont définis eux-mêmes comme des citoyens engagés (56% plutôt engagés, 11% très engagés), seuls 4 sur 10 ont jugé de façon générale que les Français étaient des citoyens engagés.

Parmi les actions perçues comme un engagement citoyen, les personnes interrogées ont mis en avant le fait de voter, trier ses déchets, devant des actions collectives comme la signature d’une pétition ou le fait de manifester.

Par ailleurs, 9 sondés sur 10 ont affirmé avoir le sentiment d’appartenir à la République française (56% ont tout à fait ce sentiment, 34% l’ont plutôt). 8% ne l’ont plutôt pas, 2% pas du tout.

Pour faire partie de la République française, il faut en premier lieu respecter la loi (pour 97% des sondés), respecter et défendre les valeurs de liberté, égalité et fraternité (97% également) ainsi que les droits de l’Homme et les libertés essentielles (97%). Viennent ensuite la maîtrise de la langue et de la culture françaises (95%), le respect de la laïcité (94%), l’envie de « vivre ensemble » en France (92%) et le vote aux élections (89%).

La mission de réflexion de l’Assemblée, qui va s’appuyer sur ces résultats, doit présenter au président de la République une quinzaine de propositions concrètes durant la première quinzaine d’avril.

Enquête réalisée en ligne du 6 au 11 mars, sur un échantillon de 2.000 personnes, représentatif de la population française âgée d’au moins 15 ans (méthode des quotas).