Les étudiants de l’Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (Espé) de Créteil reçus aux concours d’enseignants ne sont pas autorisés à porter des signes religieux dans l’établissement en raison de leur statut de « fonctionnaire stagiaire », a rappelé jeudi l’Université de Paris-Est Créteil (Upec).

Cette mise au point fait suite à la demande d’un collectif de formateurs d’inscrire noir sur blanc cette interdiction dans le règlement intérieur de l’établissement, qui regroupe cinq sites de formation répartis entre trois départements (Val-de-Marne, Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis).

Cette demande « a été rejetée » en conseil d’administration, indique l’Upec dans un communiqué, car « l’application des consignes du ministère de l’Education nationale » en la matière est suffisante, selon l’université.

Après avoir réussi leur concours en fin de première année, les apprentis professeurs, devenus « fonctionnaires stagiaires », enseignent à mi-temps tout en poursuivant leurs études en deuxième année de master à l’Espé.

Qu’ils soient en classe ou en formation au sein de l’Espé, « les personnels enseignants et d’éducation stagiaires sont dans l’exercice de leurs fonctions et soumis aux obligations communes, qu’ils soient ou non en contact avec le public. Par conséquent, ils ne peuvent porter un signe manifestant ostensiblement leur appartenance religieuse », détaillait ainsi une note du ministère diffusée en janvier.

Cette note faisait suite à une rencontre entre la ministre Najat Vallaud-Belkacem et les directeurs des Espé, soucieux de « clarifier l’interprétation des textes » sur le port de signes religieux par leurs élèves, explique le ministère.

« Ce n’est pas un nouveau texte, mais un simple rappel du droit. Cela ne remet pas en cause l’autorisation du port de voile dans l’enseignement supérieur, il n’est pas question de revenir là-dessus », assure-t-on.

Pour l’Unef, premier syndicat étudiant, « cette interdiction ne ferait qu’alimenter l’islamophobie et le racisme dans la société ». L’Espé est « une composante universitaire » dans laquelle doivent s’appliquer « les règles de la laïcité » de l’enseignement supérieur: « ils ont donc le droit de porter des signes religieux », ajoute l’organisation dans un communiqué, via son antenne de l’Upec.

Une pétition en ligne lancée par le syndicat Solidaires Etudiants, dénonçant « une mesure discriminatoire », a déjà reçu plus de 3.000 signatures.

Début mars, la secrétaire d’Etat aux Droits des femmes Pascale Boistard avait expliqué n’être « pas favorable » au port du voile dans l’enseignement supérieur. L’interdiction « n’est absolument pas d’actualité » avait tranché Manuel Valls.