Le député-maire UMP du Havre et proche d’Alain Juppé, Edouard Philippe, a estimé mercredi que les menus de substitution dans les cantines, auxquels a mis fin le maire UMP de Chalon-sur-Saône, ne posent pas de problèmes à la laïcité.

« Je ne vois pas en quoi proposer, quand il y a un menu à base de porc, un menu de substitution pose un problème à la laïcité », a répondu M. Philippe, invité de l’émission Preuves par 3 sur Public Sénat avec AFP et Dailymotion.

Rejetant l’idée de prendre une telle mesure au Havre, il a ajouté qu' »évidemment aucune prescription religieuse ne doit être appliquée dans la préparation des repas. Il ne s’agit pas de cuisiner la viande de telle ou telle façon selon un impératif religieux ».

« Dans les cantines on installe des selfs, de plus en plus: de toute façon, les enfants ont le choix. Je trouve qu’il y a là une façon d’aborder le problème qui tend les choses dans la société. Jamais on ne m’a posé aucune question au Havre sur le sujet, pourquoi tendre à ce point le débat ? », s’est-il interrogé.

« Je suis à titre personnel extrêmemnt attaché au principe de laïcité. Il est maire de sa ville, il fait comme il veut. Mais le principe de laïcité, c’est la possibilité pour chacun de croire ou de ne pas croire, de pratiquer dignement sa religion sans imposer quoi que ce soit lié à la religon aux autres, et la possibilité pour la sphère publique d’être dans une attitude de neutralité complète vis-à-vis de la religion », a expliqué M. Philippe.

« Autant je suis extrêmement ferme sur la participation aux classes, le respect des programmes, l’impossibilité qu’il y aurait de modifier quelque chose établi dans le cursus scolaire en raison d’une religion, autant je constate, primo que la cantine ce n’est pas du temps scolaire, deuxio que l’objectif des cantines c’est tout de même avant tout de permettre aux enfants de manger équilibré et dans de bonnes conditions », a affirmé ce député.

« Il y a 8000 demi-pensionnaires au Havre. Pour beaucoup d’entre eux, pas tous, c’est souvent le repas le plus équilibré dans la journée », a-t-il noté.

Sur la question d’interdire le voile à l’université, comme Nicolas Sarkozy a dit souhaiter, M. Philippe a estimé que c’était une « question difficile » qui « mérite à tout le moins un débat poussé ».