Lernsituation in der Schule © Christian Schwier - Fotolia

Lernsituation in der Schule © Christian Schwier – Fotolia

A l’école, les attentes des parents et des enseignants ne sont pas les mêmes pour un garçon ou pour une fille, comme le révèle la dernière enquête de l’OCDE. Fortement ancrés, les stéréotypes de sexe pèsent sur l’évaluation, le comportement des professeurs et l’orientation.

Evaluation standardisée et action concertée

Quelles solutions ? Françoise Vouillot, de l’Institut national d’étude du travail et d’orientation professionnelle (Inetop), prône les vertus des évaluations standardisées, où “les différences filles garçons sont bien moindres que dans celles fournies par les enseignants”.

Dans sa dernière étude sur “l’égalité des sexes dans l’éducation”, l’OCDE note que “la solution ne réside pas dans une réforme de l’éducation, mais dans une action concertée des décideurs, des parents et des enseignants.”

Utiliser des stratégies d’activation cognitive en maths

Pre teen children in art class © Monkey Business - Fotolia

Pre teen children in art class © Monkey Business – Fotolia

Pour “susciter des vocations chez les filles”, l’organisme recommande aux enseignants d’adopter des “stratégies d’activation cognitive”. Comme le remarque Françoise Vouillot, “dans les matières scientifiques, les interactions en classe sont différenciées, 60% d’entre elles se faisant avec les garçons, quand les filles reçoivent moins d’encouragements.”

Il s’agirait de faire participer les élèves davantage, “puisque ces derniers, et notamment les filles, obtiennent de meilleurs résultats en mathématiques lorsque leurs enseignants les invitent à résoudre des problèmes de mathématiques en autonomie”, indique l’OCDE. Selon l’OCDE, en Allemagne, en Corée ou en Irlande, “les filles ont de meilleures performances” quand leur enseignant les aide “à tirer les leçons de leurs erreurs”, ou donne “des problèmes qui peuvent être résolus de différentes manières”.

Des programmes de mentorat, des systèmes faisant appel à des “parrains ou marraines scientifiques”, ou des stages en milieu scientifique “au moment des choix d’orientation” peuvent aussi changer la donne, note l’Organisation.

 “Encourager les garçons à lire” en “élargissant le choix des lectures”

“Les filles sont plus performantes que les garçons en compréhension de l’écrit”, selon le rapport de l’OCDE. En effet, “les garçons consacrent moins de temps que les filles à la lecture par plaisir, notamment de textes complexes, tels que les livres de fiction”, indique l’étude.

Teenagers with learning disabilities © Photographee.eu - Fotolia

Teenagers with learning disabilities © Photographee.eu – Fotolia

Pour “encourager les garçons à lire davantage”, Eric Charbonnier, expert éducation à l’OCDE, recommande de favoriser “l’habitude de lire pour le plaisir”. Ainsi, les enseignants “pourraient élargir le choix des lectures proposées aux élèves, laisser les garçons lire des BD et des journaux au lieu de les en décourager”.

“En donnant à lire aux garçons des livres de fiction qui les intéressent ou des ouvrages sur les sportifs qu’ils admirent, ils pourraient accepter plus facilement de consacrer du temps à la lecture à la fois d’ouvrages de fiction et de longs textes documentaires qu’ils auraient sinon refusés”, indique l’OCDE dans son étude.

Certains pays soutiennent des initiatives spécifiques pour favoriser de meilleures habitudes de lecture chez les élèves, en particulier chez les garçons. En Allemagne, pour “encourager la lecture dès le plus jeune âge”, le programme “Lesestart” (“commencer à lire”) distribue des livres et des guides de lecture pour les enfants âgés de 1 à 3 ans, en coopération avec des pédiatres et les bibliothèques locales.

En Australie, l’Etat de Victoria finance un programme appelé “Boys, Blokes, Books & Bytes”, qui favorise les “styles d’apprentissage et de lecture qui plaisent aux garçons”.

Sensibiliser les professeurs et les parents à leurs propres préjugés

Enseignant

Enseignant © apops — Fotolia.com

Pour que les enseignants “prennent conscience de leurs propres préjugés de genre”, l’OCDE recommande de prendre exemple sur des programmes de formation et des outils mis au point dans certains pays, visant à “aider les professeurs à éliminer les stéréotypes sexistes dans leurs pratiques d’enseignement.” Par exemple, en Suède, un programme de formation sensibilise les enseignants aux préjugés qu’ils pourraient avoir.

La Communauté française de Belgique fournit de son côté “une petite littérature à l’usage des profs qui se soucient des filles et des garçons”, tel que le livret “Egal-e avec mes élèves”. A noter qu’en France, dans l’académie de Grenoble, la délégation régionale de l’Onisep a conçu un guide, “Filles et garçons – Vaincre les inégalités”, destiné aux équipes éducatives, et portant sur les stéréotypes de genre.

Restent les parents, qui continuent pour beaucoup “d’attendre de leurs fils et de leurs filles qu’ils exercent des professions différentes.” Pour Eric Charbonnier, “il est possible de changer leur regard en les sensibilisant davantage. Ceux-ci pourront en retour apporter à leurs enfants le même niveau de soutien et d’encouragement, indépendamment de leur sexe et de la matière concernée”.

A voir aussi : notre infographie sur la division sexuée de l’orientation, de l’école primaire à l’université.
Et aussi cet article sur la feuille de route de Najat Vallaud-Belkacem concernant l’égalité filles-garçons.
Ainsi que notre article sur les stéréotypes de sexe à l’école.