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Le remplacement des enseignants est un casse-tête récurrent pour la plupart des académies, qui ne savent plus comment pallier la pénurie de professeurs dans certains établissements. Après le Bon Coin, Pôle Emploi, et le vivier de « reçus-collés » des concours de l’enseignement, c’est aujourd’hui à l’université que l’on tente de recruter de potentiels remplaçants.
Les étudiants « ont le niveau requis »
Le rectorat d’Aix-Marseille a récemment envoyé au département des lettres de l’université de l’académie un courrier invitant les étudiants de licence ou master à assurer des remplacements de profs de français, en tant que contractuels. Une pratique assumée par le rectorat : dans le Figaro, on y explique que « la plupart des étudiants en Lettres se destinent à l’enseignement, et les postes de contractuels qui sont disponibles peuvent leur permettre de se forger une expérience professionnelle ». Et le courrier envoyé à l’université a une valeur « d’information » pour les étudiants souhaitant saisir l’opportunité.
On assure également que ces jeunes sont tout à fait compétents pour assurer un cours : « les étudiants concernés ont le niveau requis, et ils sont généralement recrutés pour des remplacements de très courte durée, comme des périodes de quinze jours lors des périodes de pics d’absences, pendant les épidémie de grippes par exemple ».
Des jeunes sans formation d’enseignant « jetés dans des classes »
Du côté des syndicats, le son de cloche est différent. « On fait appel à des titulaires de licence ou de master. Les jeunes avec des diplômes, mais sans formation d’enseignant, sont jetés dans des classes de collège ou de lycée, devant des élèves pas toujours faciles à gérer, déplore David Teissier, responsable de la section d’Aix de la FSU, dans la Provence. Quand on est étudiant, travailler peut avoir des conséquences sur les résultats des études et quand on est enseignant, cela installe une forme de précarité ».
De même pour Tom Orofino, président de l’Unef Aix-Marseille, « les étudiants ne sont pas formés pour enseigner sur du long terme. Et faire un cours de français ne s’improvise pas. »
Selon le rectorat, « 94,83 % des demandes de remplacements en lettres modernes sont satisfaites » dans l’académie. Le recours aux étudiants ne serait donc pas si courant. De plus, cela permet aux jeunes concernés « d’avoir une expérience pour savoir s’ils veulent se destiner vers des métiers de l’éducation« , souligne-t-on.
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