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Pour contourner la carte scolaire et éviter un collège de secteur ayant mauvaise réputation, un stratagème bien connu consistait à choisir un enseignement rare, non dispensé dans l’établissement dont on dépend. Désormais, cela pourrait ne plus être suffisant pour échapper à la carte scolaire.

Des enseignements à distance

La ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a annoncé vendredi, à l’issue d’un comité interministériel à l’égalité et à la citoyenneté, la mise à disposition de ressources pédagogiques permettant aux élèves de suivre des enseignements à distance.

Ce service sera gratuit et pourra éventuellement être complété par des activités en présentiel. « Sur l’ensemble du territoire, tous les élèves auront accès aux ressources pédagogiques mises en place, depuis la rentrée 2014, par le Cned, grâce à une plate-forme en ligne et une application mobile sous la forme de contenus scolaires numérisés », indique ainsi le ministère. Cela dans le but de « mettre fin au contournement de la carte scolaire au prétexte de vouloir suivre un enseignement rare ».

Une réforme de la carte scolaire

Najat Vallaud-Belkacem a également indiqué que la carte scolaire serait retouchée « pour avoir des secteurs plus larges, comportant plusieurs collèges, permettant de mieux respecter les équilibres sociologiques et la mixité sociale ». Une rénovation similaire sera menée pour les lycées. Un « comité scientifique » travaillera sur le sujet, « territoire par territoire, afin de garantir l’équilibre sociologique dans les collèges ».

Une étude menée par la Halde et la Depp en 2012 avait en effet montré que, 5 ans après sa mise en oeuvre, l’assouplissement de la carte scolaire voulu par Nicolas Sarkozy n’avait pas contribué à favoriser la mixité sociale dans les établissements et avait même creusé les inégalités entre les collèges de la région parisienne.

En 2013, l’ex-ministre de l’Education Vincent Peillon avait durci les conditions d’obtention des dérogations, en attendant d’élaborer « une nouvelle carte scolaire, plus rigide« , qu’il n’avait pas eu le temps de mettre en place.