Environ trois cents étudiants, enseignants et chercheurs, selon les organisateurs et la police, se sont bruyamment rassemblés jeudi devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, pour protester contre le manque de moyens.

Les manifestants, rassemblés à l’appel de l’organisation étudiante Unef et des organisations syndicales FSU, CGT, CFDT, SNPTES-UNSA et Sud, ont scandé ou chanté « Étudiants, chercheurs et enseignants, c’est tous ensemble qu’il faut lutter », ou bien « Hollande, si tu savais, ton budget où on s’le met », a constaté une journaliste de l’AFP. Leur « journée d’action » a coïncidé avec la démission de la secrétaire d’Etat Geneviève Fioraso pour raisons de santé.

Plusieurs dizaines de CV de chercheurs ont été affichés sur les grilles du ministère, tamponnés avec la mention « indigné », « en colère » « solidaire » ou « précaire ».

Younès, étudiant en deuxième année de biologie à l’université d’Orsay, a regretté qu’il y ait actuellement « un débat sur le voile à l’université, question qui n’a aucun mérite de se poser », et que « personne n’ouvre les yeux sur ce problème » de manque de moyens dans l’enseignement supérieur. « Depuis 2010 le budget n’a pas changé alors que la masse salariale augmente ».

A Paris 3, l’université « n’est pas en déséquilibre, mais on voit quand même des suppressions de cours, des TD où on est 40 voire 50 et des locaux juste insalubres », selon Julia, étudiante en master de lettres et militante à l’Unef.

« C’est la première fois que l’enseignement supérieur est à ce point là confronté à un budget d’austérité », a déclaré à l’AFP William Martinet, président de l’Unef. « Il manque 200 millions d’euros à nos universités simplement pour qu’elles puissent fonctionner correctement » en 2015. « Non seulement le gouvernement ne prend pas l’ampleur du problème, mais surtout il continue à réfléchir à comment il va prendre 100 millions d’euros supplémentaires sur le fonds de roulement des universités », a-t-il déploré.