Le parquet a fait appel de la décision du tribunal correctionnel de Saint-Quentin (Aisne) de relaxer mardi l’enseignante, poursuivie pour avoir accusé à tort son ex-compagnon du vol de 124 copies du bac finalement retrouvées intactes dans sa poubelle, selon le procureur.

La professeure de philosophie de 49 ans qui a été relaxée au bénéfice du doute par les magistrats de Saint-Quentin sera rejugée devant la cour d’appel d’Amiens pour dénonciation calomnieuse et abus de confiance, a précisé à l’AFP Stéphanie Cacheux, son avocate.

« C’est une nouvelle épreuve pour ma cliente qui, tant qu’elle ne sera pas définitivement relaxée, aura du mal à se reconstruire », a-t-elle ajouté.

Lors de l’audience, le 20 janvier dernier, le procureur avait requis une peine de 6 mois de prison avec sursis et une injonction de soin, mettant en doute les propos de la prévenue. L’enseignante avait affirmé à la barre que son ancien compagnon, alcoolique et violent selon elle, lui avait volé les copies de l’épreuve de philosophie qu’elle devait corriger, pour lui extorquer de l’argent.

Devant les juges, elle a affirmé que c’était cet homme, par ailleurs condamné à deux reprises pour des violences à son encontre, qui avait jeté les copies dans la poubelle située en face de son domicile, ce que l’intéressé avait nié à son tour à la barre.

Au lendemain du vol, le 18 juin 2014, la prévenue alertait la police qui avait alors perquisitionné, sans succès, le domicile de l’homme qu’elle accusait et qui niait toute implication pendant sa garde à vue.

Les enquêteurs avaient ensuite fouillé le domicile de l’enseignante et retrouvé dans une poubelle individuelle posée devant l’entrée les copies intactes, qui avaient alors été redistribuées à d’autres examinateurs, sans conséquence pour les élèves.

Soignée depuis plusieurs années pour dépression, l’enseignante est en arrêt maladie depuis les faits et devait reprendre ses cours dans les semaines à venir, selon Me Cacheux.

« Avec cet appel, on ne sait pas comment va se positionner le rectorat quant à la reprise d’activité de ma cliente, d’autant qu’elle ne sera pas rejugée avant six mois », a estimé l’avocate.