Une étude allemande étonnante vient d’être publiée. Réalisée par Tobias Rausch, chercheur à l’université Otto Friedrich de Bamberg, elle révèle que mieux vaut ressembler à son professeur pour avoir de bonnes notes, indique un récent article sur le site de la radio américaine NPR. (cité aussi dans le Figaro)
Pour mener à bien son étude, Tobias Rausch s’est intéressé à un groupe de 93 enseignants et 294 élèves de quatrième. Il a fait passer des tests de lecture et de mathématiques aux élèves, et un test de personnalité.
Il a demandé aux enseignants de passer le même test de personnalité, et d’évaluer les tests de lecture et de mathématiques de leurs élèves de deux façons : d’après leur jugement global sur eux, et selon des critères purement liés aux tâches effectuées.
Si la seconde façon d’évaluer donne des résultats plutôt fiables, la première, elle, réserve des surprises : l’étude révèle ainsi que les élèves qui ressemblent le plus à l’enseignant sont les mieux évalués par lui. Donc l’enseignant, inconsciemment, donne une meilleure note à l’élève qui a la personnalité la plus proche de la sienne.
Une meilleure formation
L’étude de Tobias Rausch tend donc à prouver que l’enseignant peut faire preuve d’une certaine injustice dans sa façon d’évaluer ses élèves. Or ce n’est pas la première étude sur ce sujet qui donne de tels résultats. En octobre dernier, le site du magazine The Atlantic faisait mention d’une autre étude, conduite par un professeur en sciences de l’éducation de l’institut des sciences de l’éducation de l’université d’Harvard, qui prouvait la même chose. (cité également par Slate)
Le professeur d’Harvard, qui avait conduit son étude auprès de professeurs et d’élèves de 3ème, y montrait ainsi que quand les professeurs savent qu’ils ont des points communs avec leurs élèves, ils leur donnent de meilleures notes.
Alors que faire pour contrer cette tendance ?
Une des recommandations du rapport de Tobias Rausch est très simple : il suffirait que les élèves ne soient pas évalués par leurs professeurs, mais par des professeurs qui ne les connaissent pas du tout. Tobias Rausch suggère par ailleurs de mieux former les enseignants à faire attention précisément à ces préférences inconscientes.
En effet, peut-être qu’une formation adéquate et une plus grande prise de conscience de cette réalité pourraient être fructueuses.
« …d’après leur jugement global sur eux, et selon des critères purement liés aux tâches effectuées. Si la seconde façon d’évaluer donne des résultats plutôt fiables, la première, elle, réserve des surprises. »
Ça tombe bien : un professeur n’a pas à porter un « jugement global » sur ces élèves.
Pour le reste, si l’on admet les conclusions de cette étude (quoique la « certaine » injustice reste bien peu quantifiée), avec le contrôle de plus en plus continu au baccalauréat (les épreuves de langue par exemple), on va dans le bon sens !