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Depuis quelques années, les critiques se multiplient contre l’école française et son retard dans le domaine du numérique. Dans une interview publiée aujourd’hui, Guy Mamou-Mani, président du syndicat de l’écosystème numérique français Syntec Numérique, plaide à son tour pour une révolution de la pédagogie classique grâce aux outils du numérique.
Une formation au numérique de la primaire au doctorat
Pour Guy Mamou-Mani, « il faut former nos jeunes au numérique de l’école primaire au doctorat », même s’il est déjà difficile pour certains enfants d’apprendre à lire, écrire et compter. « Il y a cinquante ans que c’est difficile d’enseigner les fondamentaux dans le primaire », rappelle-t-il. Les méthodes d’enseignement classiques « ne marchent pas plus à l’école que baisser les charges sur les bas salaires dans les entreprises pour juguler la montée du chômage », estime-t-il. Selon lui, ces méthodes doivent être revues grâce au numérique.
« Le cours ne peut plus être seulement le tableau noir et la craie : il faut profiter des nouveaux outils pour changer les pédagogies. N’importe quel jeune sait aujourd’hui utiliser les outils numériques, peut résoudre des problèmes insolubles pour réussir des jeux vidéo mais on continue à lui enseigner comme il y a 100 ans », déplore-t-il.
Une formation pour aller « là où il y a du travail »
Le président de Syntec Numérique accable également le système d’orientation français, qui « marche sur la tête ». « Pourquoi s’obstine-t-on à laisser autant de bacheliers S – et énormément de filles ! – aller en médecine alors qu’on sait que plus de 80% vont y échouer ? » interroge-t-il, préconisant plutôt de « former les jeunes pour aller là où il y a du travail ». « Et le travail est dans le numérique« , conclut-il.
L’éducation au numérique est actuellement l’un des principaux chantiers du ministère de l’Education nationale. La ministre Najat Vallaud-Belkacem a récemment lancé une concertation nationale, invitant « les acteurs de la communauté éducative, les collectivités territoriales, les associations et les entreprises partenaires de l’École » à formuler des « propositions concrètes en matière de numérique pour l’éducation« .
Enjeux cruciaux de l’éducation au numérique pour Najat Vallaud-Belkacem, apprendre aux jeunes à mieux se comporter sur Internet, et à faire le tri dans la masse d’informations publiées sur la Toile. Il y a des élèves « très peu armés pour faire la part entre ce qui relève de l’information et de la désinformation », qui ne pensent parfois pas « à protéger leurs données personnelles sur le web et peuvent, parfois, se mettre en danger », avait estimé la ministre lors de la remise des premiers trophées Educnum, décernés par un collectif pour l’éducation au numérique, en janvier dernier.
L’utilisation de la craie est anecdotique.
L’outil numérique est un outil comme un autre avec des avantages mais aussi des inconvénients.
Non, les jeunes ne savent pas bien utiliser l’outil numérique.
Non, on n’enseigne pas comme il y a cent ans sinon les élèves français sauraient lire, écrire et compter.
La bulle des élèves de TS en médecine a déjà d’éclater. Les métiers d’ingénieur attirent de plus en plus de filles (aéronautique, biophysique…)
Oui il faut se réinventer et mieux éduquer les enfants :
Ne rien mettre de personnel sur les réseaux sociaux.
C’est vrai que l’enseignement n’a quasiment pas changé depuis 1915…
M. Mamou-Mani a raison de protester vigoureusement, d’autant que le Syntec, syndicat de plusieurs centaines d’entreprises des nouvelles technologies, représente bien mieux les intérêts de l’école que les pédagogues obsolètes qui, en première ligne, affrontent sa réalité quotidienne.
Ajoutons enfin que les métiers du numérique ne représentent qu’une fraction des emplois (de nombreux programmeurs sont d’ailleurs au chômage selon le MUNCI) et qu’ils nécessitent simplement, pour ceux qui n’exigent pas de connaissance de la programmation, c’est-à-dire la plupart d’entre eux, une solide formation générale, gage d’adaptabilité.
Pour le reste les contradictions de M. Mamou-Mani parlent d’elles-mêmes : » il faut former nos jeunes au numérique de l’école primaire au doctorat […] N’importe quel jeune sait aujourd’hui utiliser les outils numériques ».
De 1960 à 1997, je suis passé de la plume Henry sur mon porte-plume et de l’encre violette au traitement de texte même après la malheureuse parenthèse d’Informatique pour tous de 1984, je n’ai jamais enseigné comme en 1915…
Mais actuellement , on laisse le codage informatique, si nécessaire à appréhender, au périscolaire!!
Avoir financé une étude, sans doute avec force experts, pour écrire autant de poncifs, très éculés et qui ne sont plus vrais depuis 10 ans au moins (la fac de médecine, « on » enseignerait comme en 1915…).
Tristitude.