Deux étudiants en droit de l’Université du Havre ont été placés plusieurs heures en garde à vue mercredi à la suite de fraudes présumées lors d’examens trimestriels, a-t-on appris de source policière.

Un des étudiants de première année de droit a été placé en garde à vue en fin de matinée et le second en début d’après-midi. Ils sont sortis tous les deux du commissariat en début de soirée, a-t-on précisé.

L’interrogatoire par la police des deux étudiants fait suite à une plainte déposée il y a une dizaine de jours auprès du procureur du Havre par le directeur du département Droit de l’université, Pierre Fleury-Le Gros.

Ce dernier avait noté que les copies rendues par les deux étudiants comportaient de nombreuses similitudes.

Considérant qu’une telle fraude aux examens est une infraction au code pénal, il avait directement porté plainte auprès de l’autorité judiciaire sans attendre qu’une décision soit prise par les instances disciplinaires internes de l’université.

Le code pénal prévoit pour ce type d’infraction une peine maximum de 3 ans de prison et une amende de 9.000 euros.

L’Union nationale des étudiants de France (Unef) avait révélé l’affaire et dénoncé le zèle du directeur. « Ça ne s’est jamais vu dans aucune autre université, d’après ce qu’on sait », a déclaré Nicolas Gambé, président du syndicat étudiant pour l’Université du Havre.

Un rassemblement d’étudiants a été organisé mercredi soir devant le commissariat dans l’attente de la sortie des deux gardés à vue.

« Ils étaient sous le choc en sortant », a indiqué à l’AFP le président de l’Unef, précisant qu’ils étaient en pleurs.

Les deux étudiants présumés fraudeurs ont raconté qu’ils avaient été photographiés par la police et qu’on leur avait pris leurs empreintes digitales.

On ignore encore si le procureur du Havre a l’intention d’ouvrir une information et transmettre le dossier à un juge d’instruction ou s’il va prendre une autre décision.

Selon une source étudiante, au cours d’un conseil d’administration évoquant cette fraude présumée, le président de l’université Pascal Reghem a estimé que le directeur du département Droit avait agi « en toute légalité », mais de « façon exagérée ».