La ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a stigmatisé mardi à Ajaccio « le danger de l’obscurantisme », face auquel il faut « mettre à distance les religions » de l’enseignement public.

Lors d’un débat sur « la transmission des valeurs républicaines » avec des élèves du lycée Laetitia-Bonaparte, Mme Vallaud-Belkacem a insisté sur « la nécessité de lutter contre le retour de l’obscurantisme ».

« L’obscurantisme c’est la peur des autres », a-t-elle déclaré en plaidant pour « l’enseignement laïc du fait religieux ». Cet enseignement existe dans les programmes, mais « les enseignants souhaitent le renforcer », a-t-elle ajouté en rappelant l’introduction dans les programmes, à la rentrée prochaine, d’un « enseignement moral et civique ».

Elle a souhaité que, parallèlement à une partie théorique consacrée à l’étude des règles de droit régissant la vie en société, cette nouvelle discipline soit l’occasion de « beaucoup de débats sur des sujets d’actualité ».

Une soixantaine d’élèves de classes de seconde, première et terminale ont activement participé au débat dans une salle de conférence au fond laquelle était projetée une photo de la grille du lycée couverte d’affichettes « Je suis Charlie » et de dessins, surmontée d’un bandeau mentionnant « Hommage à la liberté d’expression ».

Nombre d’élèves présents avaient participé à la confection d’une édition spéciale du journal de l’établissement « Lisez Laetitia » publiée après les attentats islamistes de Paris en janvier et qu’ils ont remis à la ministre.

« Au lendemain des attentats, il m’a semblé que des élèves pouvaient venir des solutions et on a vu des initiatives spontanées dans certains établissements pour apporter une petite pierre à l’édifice du vivre ensemble », a déclaré Mme Vallaud-Belkacem pour expliquer le choix du lycée portant le nom de la mère de l’empereur Napoléon 1er.

Le débat, auquel ont participé le recteur de l’Académie de Corse, le philosophe Michel Barat et le comédien Robin Renucci, animateur entre Paris et la Corse d’ateliers de théâtre populaire, a porté sur les réactions des lycéens après les attentats, puis sur les sens à donner à la devise Liberté-Égalité-Fraternité.

La ministre a achevé sa visite en participant à une réunion du conseil pédagogique du lycée.