
© Henlisatho – Fotolia
Au ministère de l’Education nationale, la gestion des ressources humaines s’est « améliorée ces dernières années », mais il reste « beaucoup de choses à perfectionner », a estimé Najat Vallaud-Belkacem dans une interview publiée dimanche sur le site francetvinfo.
Des « absurdités » dans les établissements
La ministre de l’Education nationale juge en effet que la gestion du personnel doit être améliorée pour éviter certaines « absurdités », comme la situation de cet établissement de l’académie de Créteil, où elle n’a trouvé « que des contractuels ».
Pour Najat Vallaud-Belkacem, l’affectation de jeunes enseignants dans les établissements difficiles n’est pas aberrant. « Pour avoir vu beaucoup de jeunes enseignants dans ces établissements plus difficiles, je peux vous dire que la jeunesse a aussi un intérêt », a expliqué la ministre. « Ces jeunes ont un caractère très engagé, presque militant », et se disent « Nous allons faire quelque chose pour ces quartiers, nous allons trouver les moyens d’innover », a-t-elle poursuivi. Pour elle, cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut « y envoyer ces jeunes enseignants dès la sortie de leurs études », mais « après quelques années ».
La ministre a également insisté sur la nécessité de former les enseignants « à la prise en charge d’un établissement plus difficile ». « Ils doivent apprendre à se confronter à la diversité des publics », a-t-elle indiqué.
Pas les mêmes chances de réussite selon le milieu social
Najat Vallaud-Belkacem s’est également exprimée sur la reproduction des inégalités sociales à l’école. « Aujourd’hui, en fonction du milieu dont nous venons, nous n’avons pas les mêmes chances de réussite à l’école. Non pas parce qu’on ne produirait pas les mêmes efforts, mais parce que l’on n’a pas accès à la même information, au même accompagnement », a déploré la ministre. « Quand vous ne connaissez que des adultes au chômage ou des adultes ouvriers, vous ne pouvez pas rêver, spontanément, de devenir astrophysicien », a-t-elle poursuivi. Pour elle, il faut donc « venir compenser ce que ces enfants n’ont pas ». Par exemple, les mettre en contact avec des adultes « qui exercent des métiers qui pourraient les faire rêver », « leur envoyer des tuteurs, des coachs », comme des élèves de grandes écoles, afin de leur donner des « information sur leur orientation, sur les codes de la réussite scolaire« .
Enfin, la ministre a indiqué sa volonté d’instaurer « plus d’accompagnement individualisé pour les élèves dont les familles n’ont pas les moyens de les faire travailler le soir ». Elle souhaite également « renforcer l’apprentissage de la lecture et de l’écriture » dans les écoles, afin d’aider les élèves à élargir leurs horizons. « C’est par la lecture que j’ai pu découvrir d’autres vies, des milieux et perspectives dont je n’aurais peut-être jamais entendu parler compte tenu de mon milieu social. Les grandes écoles, par exemple », a-t-elle confié.
Modération par la rédaction de VousNousIls. Conformément à la loi relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. Pour exercer ce droit adressez-vous à CASDEN Banque Populaire – VousNousIls.fr 1 bis rue Jean Wiener – Champs-sur-Marne 77447 Marne-la-Vallée Cedex 2.