évaluation

© Olga Grygorashyk – Fotolia.com

Un rapport remis cet après-midi à Najat Vallaud Belkacem par le jury de la Conférence nationale sur l’évaluation des élèves préconise la suppression des notes chiffrées jusqu’en 6e et la refonte du brevet des collèges. L’entourage de la ministre de l’Education nationale a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne suivra pas la première recommandation.

Remplacer les notes par « un autre type de codage »

Le jury, qui regroupe 30 personnes, professionnels de l’éducation et parents d’élèves, propose 7 pistes de travail. La mesure la plus audacieuse, qui a recueilli 27 voix pour et 4 voix contre, concerne la suppression des notes jusqu’en classe de 6e incluse. Il s’agit de « généraliser l’abandon de la notation chiffrée tout au long des cycles 1, 2 et 3, classe de sixième comprise », et de « la remplacer par un autre type de codage reflétant la situation de l’élève », en utilisant par exemple « des échelles de performances ».

L’entourage de Najat Vallaud-Belkacem a fait savoir que cette option n’était pas envisagée. La ministre et le président de la République ont toujours affirmé qu' »une suppression des notes chiffrées n’était pas à l’ordre du jour », expliquent ses proches, soulignant que le but était d’instaurer une évaluation « plus fine, plus exigeante » mais qui « ne décourage pas » les élèves.

Le brevet des collèges validé sur 2 ans

Autre préconisation du jury (recueillant 25 voix pour, 2 contre et 4 abstentions), réformer le Diplôme national du brevet (DNB). Comme le Conseil supérieur des programmes en décembre dernier, le jury de la Conférence nationale sur l’évaluation remet en question la pertinence de cet examen organisé en fin de troisième. Dans le scénario avancé par le jury de la Conférence nationale sur l’évaluation des élèves, le brevet serait validé sur 2 ans, avec « deux projets personnels conduits l’un en classe de quatrième, l’autre en classe de troisième, impliquant une production (sur tout support), inscrits dans des champs disciplinaires différents et présentés oralement devant un jury ». Seraient également prises en compte « une épreuve orale de langue vivante sur projet », et « une épreuve écrite terminale d’examen, définie nationalement, dont le sujet est fixé au niveau national ou académique », permettant « d’évaluer plusieurs compétences du socle qui peuvent elles-mêmes renvoyer à plusieurs disciplines ».

Le rapport présente aussi d’autres recommandations, plus prudentes, comme la présentation des résultats de la recherche sur les questions d’évaluation durant la formation des enseignants, ou l’uniformisation des pratiques et méthodes d’évaluation dans les établissements scolaires.

Que fera Najat Vallaud-Belkacem de ce rapport ? Si apparemment, la question de la suppression des notes semble déjà réglée, il faudra attendre avril pour connaître son arbitrage sur les autres problématiques soulevées.