Le projet de décret créant des indemnités pour l’exercice de missions particulières (IMP) des enseignants du secondaire, c’est-à-dire des missions autres qu’enseigner en classe, a été rejeté mercredi soir par les syndicats, ont-ils indiqué jeudi.
Quatre syndicats (FO, CGT, FSU, Snalc) ont voté contre le projet ministériel, et deux organisations (CFDT, Unsa) se sont abstenues, lors d’une séance du comité technique ministériel (instance consultative).
Les « indemnités de missions particulières » doivent être créées après que les négociations ont abouti à la réécriture du fameux « décret de 1950 », lequel définissait le métier d’enseignant au collège et au lycée uniquement par le temps passé à faire classe aux élèves : 18 heures par semaine pour les professeurs certifiés et 15 heures pour les agrégés.
Désormais, d’autres tâches que celles de faire cours sont reconnues, comme les rapports avec les parents, la préparation des cours, le travail en équipe.
Le projet de décret est « inacceptable », juge le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire. Il demande « une décharge de service (des heures de cours en moins à assurer) plutôt qu’une indemnité » et estime que le texte « conduit à une baisse de la rémunération des +missions particulières+ dans le second degré ».
Pour Force ouvrière, qui réclame le retrait du texte, le projet de décret « s’inscrit dans la logique de l’austérité, du +travailler plus pour gagner moins+, et de la déréglementation dans tous les domaines ».
Le Snalc dénonce des « montants et un cadrage insuffisants ».
Le SE-Unsa, deuxième syndicat du secondaire, trouve des « aspects positifs » au texte mais estime également qu' »il faut mieux cadrer les choses ».
Le Sgen-CFDT a fait adopter deux amendements garantissant selon lui « plus de transparence » : les missions et les indemnités seront désormais soumises à l’avis du conseil d’administration et du conseil pédagogique, où siègent des parents d’élèves. Ces amendements sont critiqués par d’autres syndicats.
« Désormais, d’autres tâches que celles de faire cours sont reconnues, comme les rapports avec les parents, la préparation des cours, le travail en équipe. »
Si c’était le cas, elles seraient l’occasion d’une revalorisation salariale. Leur reconnaissance sans aucune revalorisation fait une belle jambe aux enseignants.
le texte de ce décret ne parle pas simplement de reconnaître des tâches, mais dit que le métier d’enseignant « comprend » des tâches : tout est dans ce changement de vocabulaire. Comme le dit Loys, s’il s’agissait simplement de reconnaître, une revalorisation salariale aurait été une belle reconnaissance…Tandis que le fait que notre travail « comprenne » induit nécessairement des heures obligatoires. Le travail de l’enseignant « comprend le suivi des élèves ». Combien d’heures supplémentaires non payées, combien de réunions peut-on imposer au nom du « suivi » des élèves dyslexique, dyspraxiques, dyscalculiques, dysorthophoniques et j’en passe ??? Comment certains syndicats ont-ils pu signer un tel texte ?! Le SGEN se félicite (!) d’avoir fait signer des amendements afin que les IMP soient soumises à l’avis de CA où siègent des parents d’élèves ! ainsi des personnes extérieures à l’Education encore nommée « Nationale » vont avoir la main mise sur le salaire des profs !!! Donc suivant l’endroit où l’on se trouve untel sera plus payé qu’un autre ! C’est la mort programmée de notre service public et des principes de base de notre République : l’Egalité et l’Indivisibilté de la France.