Les enseignants d’un collège de Seine-Saint-Denis ont décidé de suspendre les cours jeudi après une série de violences et d’agressions survenues dans l’établissement, a-t-on appris de source syndicale et auprès du rectorat.

Les personnels du collège Elsa-Triolet, à Saint-Denis, « ont décidé à l’unanimité d’exercer leur droit de retrait », a indiqué à l’AFP Simon Duteil, du syndicat Sud-Education. « Les cours ont été suspendus et le restent jusqu’à nouvel ordre », a-t-il ajouté.

Ce mouvement fait suite à une série d’incidents « de la plus haute gravité » survenus depuis début février dans l’enceinte et aux abords de l’établissement, précisent dans un communiqué les enseignants du collège, qui se disant « désemparés ».

Le 5 février, un adolescent de 13 ans a été blessé d’un coup de couteau lors d’une rixe dans le collège, classé en zone prioritaire. Le 6, une enseignante a reçu un coup à la tête, porté par un élève. Et le 9, un collégien a été victime d’une agression à caractère sexuel, près de l’établissement, par un groupe d’élèves.

« Il y a clairement une dégradation de la situation. L’atmosphère est devenue très pesante », confie Simon Duteil. On ne veut pas tomber dans la paranoïa. Mais on voudrait pas qu’il y ait un nouvel incident encore plus grave ».

Dans leur communiqué, les enseignants réclament « du personnel supplémentaire », dont des surveillants, « pour assurer la sécurité des élèves et du personnel ». Ils souhaitent également la mise en place d' »une journée banalisée » pour « réfléchir à des solutions (…) à court et à long terme ».

Contacté par l’AFP, le rectorat de Créteil a indiqué n’avoir pas reçu de demande d’audience collective de la part des enseignants, mais précisé qu’ils seraient reçus s’ils effectuent cette démarche.