Trois modifications de la réforme du permis de conduire souhaitées par les auto-écoles, dont le retour du plancher de 20 heures, sont envisageables dans la suite du parcours parlementaire de la loi Macron, a estimé mardi le rapporteur de ce volet, Gilles Savary (PS).

A l’issue d’une rencontre avec les syndicats représentant les auto-écoles, M. Savary s’est déclaré « prêt à accepter des flexibilités sur trois pierres d’achoppement », lors d’une conférence de presse à l’Assemblée, jugeant des modifications du texte possibles lors du passage au Sénat ou lors de la commission mixte paritaire (7 députés/7 sénateurs).

Ce rapporteur s’est ainsi dit « ouvert au rétablissement du forfait de 20 heures ». Après avoir expliqué que les députés avaient supprimé ce seuil minimal obligatoire d’heures de conduite face à des « pratiques douteuses » de certaines auto-écoles, l’élu PS de Gironde a considéré « pas médiocres » les arguments pour le rétablir.

Les auto-écoles craignent que les parents ne voulant pas payer autant fassent pression pour que les jeunes passent le permis avant 20 heures de pratique alors qu’ils ne seront pas prêts, ce qui réengorgerait les places d’examen, a-t-il expliqué.

Autre point sur lequel il a trouvé envisageable de « revenir en arrière »: la possibilité que les loueurs de véhicules d’apprentissage forment eux-même à la conduite. « Cela me paraît être une confusion professionnelle », a concédé M. Savary.

L’élu socialiste a aussi trouvé « pas aberrante » une autre demande des auto-écoles: le maintien d’un entretien préalable pour évaluer les conditions physiques, psychologiques, cognitives des candidats dans le véhicule pour calibrer les heures de formation.

Jugeant que « le vrai sujet autour de tout ça est la peur d’une arrivée massive d’auto-écoles low cost », ce membre de la commission du Développement durable s’est décrit comme « pas un fanatique de la dérégulation à outrance et du low cost, qui ont fait trop de mal dans d’autres secteurs ».

Par ailleurs, les écoles de conduite souhaitent qu’on ouvre le dossier, pas législatif, du financement du permis de conduire, selon ce rapporteur, qui leur a « promis d’organiser un colloque avec les représentants des régions, des départements, les missions locales car il y a un régime de bourses très hétéroclite et un système de prêt à taux zéro qui ne fonctionne pas ».

En revanche, a prévenu M. Savary, « une procédure de certification qualité et de contrôle des auto-écoles est en cours de négociation avec le ministère de l’Intérieur ». « Ils n’y échapperont pas dans les mois à venir et ils ne nient pas eux-mêmes quand ils sont autour de la table qu’il y a des pratiques douteuses », a-t-il ajouté.