Signature de la convention

Signature de la convention

Il n’y a pas que les lycéens qui planchent en ce moment sur leur orientation ! Alors que les candidats au baccalauréat formulent depuis le 20 janvier leurs vœux via Admission Post-Bac, une convention cadre a été signée le 16 janvier au sein de l’académie de Créteil.

Diminuer le taux d’échec en licence

La rectrice, Béatrice Gille, et les présidents des quatre universités de l’académie ont ratifié une « convention cadre pour un continuum bac-3 bac+3 » qui fixe un partenariat entre les établissements d’études secondaires et supérieures (conformément à la loi du 22 juillet 2013). L’objectif ? Améliorer le parcours des étudiants en licence, mieux les informer sur les filières et ainsi diminuer le taux d’échec.
Le saut dans le grand bain de l’université n’est pas sans difficulté. Selon les chiffres du ministère de l’Education, plus d’un étudiant sur trois ne valide pas sa première année, quittant les bancs des amphis en cours d’année ou optant pour une réorientation. « L’entrée à l’université constitue une césure culturelle, sociale, pédagogique, cognitive qui nous paraît nécessaire. Elle participe au développement de l’individu. Mais pour que cette césure ne produise pas de la rupture et donc de l’échec, elle doit être accompagnée en amont, dès le lycée, et en aval au moins lors des premiers mois à l’université voire sur plusieurs semestres », confie Yves Palau, vice-président de la commission de la formation et de la vie universitaire du conseil académique de l’Université Paris Est Créteil Val-de-Marne (UPEC).

Des partenariats avec les CPGE et un crédo : mieux accompagner l’étudiant

L’académie de Créteil, qui accueille plus de 80 000 étudiants chaque année (près du quart de ceux inscrits en Ile-de-France), a ainsi fixé quatre axes dont l’un concerne « la fluidité et la sécurisation des parcours », les trois autres étant centrés sur l’orientation.
Concrètement, la convention systématisera plusieurs options déjà testées dans des établissements d’études supérieures. « Nous menions déjà un certain nombre d’actions au niveau des lycées mais c’est l’occasion de les englober dans une convention et de les développer, espère Christine Bouissou, vice-présidente de l’université Paris 8. Il faut les rendre plus visibles. Ces initiatives étaient peut-être confidentielles, locales ou dépendaient de la volonté d’acteurs isolés les uns des autres ». L’UPEC a par exemple expérimenté dès 2011 des partenariats pédagogiques avec cinq lycées de son académie comportant des classes préparatoires aux grandes écoles, assurant à leurs étudiants des équivalences et des accès aux services universitaires.

Avec la convention cadre, cette pratique sera généralisée dès la rentrée 2015 dans 29 classes préparatoires. Leurs étudiants devront également s’inscrire dans l’une de ces quatre universités. Ces dernières espèrent aussi pouvoir présenter un autre visage aux lycéens que ce qu’ils peuvent imaginer. « Paris 8 n’est pas une université à grands amphis, on travaille plutôt en petits groupes mais c’est l’image qu’a encore l’université », concède Christine Bouissou.

Accompagnement des étudiants avant et après la rentrée

Face au sentiment d’abandon que peuvent néanmoins ressentir certains nouveaux étudiants, l’UPEC mise aussi sur un service d’accompagnement nommé « 60 premiers jours à l’UPEC ». « Ce dispositif pourra débuter avant même la rentrée officielle, dès l’inscription administrative en juillet, grâce à un accompagnement à distance ou en présentiel, l’appui des réseaux sociaux et des remises à niveau via l’espace pédagogique de ressources en ligne, assure Yves Palau.Il sera ensuite formalisé par un contrat pédagogique qui accompagnera l’étudiant tout au long de sa scolarité à l’UPEC ».

Avant leur arrivée, les futurs étudiants auront aussi déjà l’occasion de se familiariser avec l’université, via des journées en immersion et des actions de conseil et d’accompagnement dans les lycées pour choisir l’orientation adéquate. Un autre volet concerne leurs professeurs du secondaire. « On a besoin de travailler avec eux pour comprendre aussi l’état d’esprit des élèves quand ils sont en terminale, cerner leurs besoins, leurs problèmes, glisse Christine Bouissou. Je pense que ça sera bon pour tout le monde ». Un dispositif gagnant-gagnant en somme, pour faire des premiers mois dans l’enseignement supérieur un passeport vers la réussite.

Guillaume Bardou