Le projet des nouveaux programmes de l’école maternelle, qu’examine aujourd’hui le CSE (Conseil Supérieur de l’Education), prévoit d’intégrer le numérique dès le plus jeune âge, avec l’utilisation des tablettes et des ordinateurs. Mais que signifie réellement intégrer le numérique en maternelle ?
Pour Stéphanie de Vanssay, professeure des écoles et conseillère technique du syndicat des enseignants SE-UNSA, « cela ne signifie en aucun cas coller les élèves devant un écran toute la journée ». « On entend souvent que le numérique à la maternelle n’est pas une priorité, qu’on ne va quand même pas ‘mettre les enfants, si petits, toute la journée devant un écran’, qu’ils ont besoin de manipuler et de vrais contacts humains que diable ! », note-t-elle sur le blog du syndicat.
L’activité sur écran
Pour Stéphanie de Vanssay, le numérique permet de faire « une foule de choses intéressantes à la maternelle ». Selon elle, l’activité sur écran, à travers des ateliers sur tablette, ordinateur ou TNI (tableau blanc interactif), « s’ajoute aux supports classiques », en tant qu’outil de travail, permettant « d’entraîner un geste, de faire des associations (avec l’avantage du feedback immédiat) », ou encore de « représenter une situation vécue ou à venir ».
Et de citer des exemples d’activités, comme tracer des verticales à la fois sur papier et TNI, créer sur mesure des imagiers pour tablettes, ou utiliser l’application Motricité, développée par le réseau Canopé, afin de « travailler en lien avec les parcours de motricité ».
Prendre en photo, filmer, écrire et publier
Les élèves de maternelles (ou l’enseignant) peuvent utiliser un smartphone, une tablette ou un appareil photo pour photographier, et filmer ce qui se fait en classe, avant de publier ces « traces du travail accompli » sur un blog, sur le site de l’école, ou sur un fil Twitter.
Constituant une autre forme de « fiches » retraçant les progrès des élèves, ces films permettraient de « montrer aux parents ce qui est travaillé en classe et comment », de donner à ces derniers « un support visuel » pour « échanger oralement » avec leurs enfants sur « ce qui a été fait », et de « valoriser » le travail accompli. « Si cela est diffusé sur un blog ou un réseau social », l’activité est en outre l’occasion de « faire une première éducation à l’acte de publier » sur Internet, indique Stéphanie de Vanssay.
Manipuler et créer des sons et des images
Enfin, l’utilisation par les enfants d’une tablette, d’un ordinateur, d’un appareil photo ou d’un enregistreur numérique, peut permettre de « manipuler et créer » des sons, ainsi que des « images fixes ou animées », note la professeure des écoles. Ainsi, les jeunes élèves peuvent créer des livres sonores (animés ou non), fabriquer des cartes numériques (de voeux, de fête des mères), ou encore « monter et manipuler des images ou des photos ».
Mieux vaut-il tablette que tableau? S’ils n’avaient été effacés, les tableaux de 1983 égratignés par le plan I.P.T de L Fabius, vous raconteraient les prises de tête, les fatigues, les angoisses des instituteurs aux prises avec les TO7 et les tortues … Pardon mais ce langage de dinosaure rappelle l’une des nombreuses et « chères » lubies de nos non moins nombreux et éphémères ministres qui, avec talent, nous ont enfoncé … dans le classement PISA? (Pourrait-on proposer une évaluation simple des ministres: vous avez eu en charge l’E N. Lorsque vous êtes parti, allait-elle mieux ou plus mal que lorsque vous avez été nommé ?)
Mais puisque l’important c’est de faire jeune, moderne et innovant, pourquoi pas les tablettes dès la maternelle. Question: comment inciter avec succès les enfants à revenir de temps en temps au cahier, au crayon… au papier (livre!) ? Courage mes chers collègues!
Par contre n’importe quel élève ayant suivi un cursus d’apprentissage des plus normaux, conquerra (et aura déjà par ailleurs conquis!) avec aisance les usages de toute tablette, ordinateur, et autre smartphone sans que l’école ait a se saigner financièrement au service de Mac, de Google ou des autres poissons carnassiers.
Ce racolage du modernisme à tout prix fera surtout des malheureux: les enseignants dont l’apparente et chimérique aisance d’enseignement dissimulera l’incommensurable difficulté de perte de crédibilité (le plus lourd des fardeaux accroché aux basques des maîtres par les tergiversations ministérielles). Il augmentera les fractures entre les divers élèves. Et quand PISA nous renverra l’image d’un visage torturé de la douleur de l’échec, ce sont les enseignants qui seront montrés du bout de la règle et rendus responsables de l’échec d’un énième choix d’un ministre qui ne se souviendra plus lui-même qu’il a eu à diriger durant quelques mois cette vénérable maison Education Nationale!
Mais vous mes chers collègues, symboles de stabilité et de continuité, vous serez toujours là, en classe, pour assurer et assumer le passé, le présent et l’avenir. Dont celui des élèves auquel vous êtes si attachés!
Les TO7 responsables de l’échec scolaire : on aura tout lu !
Quels sont les territoires qui on les meilleurs résultats sur PISA ? Justement ceux qui bâtissent les apprentissages des élèves avec une présence énorme des outils numériques : Finlande, Corée…
La France était classée 8ème sur les 27 pays de l’UE en terme d’équipements numériques dans les écoles en 2011 mais seulement 24ème en terme d’utilisation !!!!!!!!!!!!!!!!!
Donc on observe une corrélation très forte entre l’utilisation du numérique pour apprendre et les résultats de PISA mais c’est exactement l’inverse de ce que vos propos (certes intuitifs, empiriques et non étayés) voudraient nous faire croire…
L’utilisation du numérique doit être raisonnée dans l’enseignement mais ne pas utiliser ces outils pour apprendre dans la société de l’information qui nous gouverne va laisser des tas d’enfants dans des utilisations indigentes de ces mêmes outils. On s’en remet au hasard, à l’environnement familial pour ce qui va gouverner leur vie ! Là, pour le coup, on va les abandonner à Google, Microsoft, etc. Internet est la 3ème révolution dans l’histoire de l’humanité (Michel Serres) après l’écriture et l’imprimerie. Ne pas en tenir compte à l’école relève du même enjeu.