Little girl is watching concentrated photographs on touchpad © Karin & Uwe Annas - Fotolia

Little girl is watching concentrated photographs on touchpad © Karin & Uwe Annas – Fotolia

Le projet des nouveaux programmes de l’école maternelle, qu’examine aujourd’hui le CSE (Conseil Supérieur de l’Education), prévoit d’intégrer le numérique dès le plus jeune âge, avec l’utilisation des tablettes et des ordinateurs. Mais que signifie réellement intégrer le numérique en maternelle ?

Pour Stéphanie de Vanssay, professeure des écoles et conseillère technique du syndicat des enseignants SE-UNSA, « cela ne signifie en aucun cas coller les élèves devant un écran toute la journée ». « On entend souvent que le numérique à la maternelle n’est pas une priorité, qu’on ne va quand même pas ‘mettre les enfants, si petits, toute la journée devant un écran’, qu’ils ont besoin de manipuler et de vrais contacts humains que diable ! », note-t-elle sur le blog du syndicat.

L’activité sur écran

Pour Stéphanie de Vanssay, le numérique permet de faire « une foule de choses intéressantes à la maternelle ».  Selon elle, l’activité sur écran, à travers des ateliers sur tablette, ordinateur ou TNI (tableau blanc interactif), « s’ajoute aux supports classiques », en tant qu’outil de travail, permettant « d’entraîner un geste, de faire des associations (avec l’avantage du feedback immédiat) », ou encore de « représenter une situation vécue ou à venir ».

Et de citer des exemples d’activités, comme tracer des verticales à la fois sur papier et TNI, créer sur mesure des imagiers pour tablettes, ou utiliser l’application Motricité, développée par le réseau Canopé, afin de « travailler en lien avec les parcours de motricité ».

Prendre en photo, filmer, écrire et publier

Kindergarten children learning how to use computers. © Monkey Business - Fotolia

Kindergarten children learning how to use computers. © Monkey Business – Fotolia

Les élèves de maternelles (ou l’enseignant) peuvent utiliser un smartphone, une tablette ou un appareil photo pour photographier, et filmer ce qui se fait en classe, avant de publier ces « traces du travail accompli » sur un blog, sur le site de l’école, ou sur un fil Twitter.

Constituant une autre forme de « fiches » retraçant les progrès des élèves, ces films permettraient de « montrer aux parents ce qui est travaillé en classe et comment », de donner à ces derniers « un support visuel » pour « échanger oralement » avec leurs enfants sur « ce qui a été fait », et de « valoriser » le travail accompli. « Si cela est diffusé sur un blog ou un réseau social », l’activité est en outre l’occasion de « faire une première éducation à l’acte de publier » sur Internet, indique Stéphanie de Vanssay.

Manipuler et créer des sons et des images

Enfin, l’utilisation par les enfants d’une tablette, d’un ordinateur, d’un appareil photo ou d’un enregistreur numérique, peut permettre de « manipuler et créer » des sons, ainsi que des « images fixes ou animées », note la professeure des écoles. Ainsi, les jeunes élèves peuvent créer des livres sonores (animés ou non), fabriquer des cartes numériques (de voeux, de fête des mères), ou encore « monter et manipuler des images ou des photos ».