Classe de maternelle © Tyler Olson - Fotolia.com

Classe de maternelle © Tyler Olson – Fotolia.com

Le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) examine ce jeudi 5 février, la nouvelle version du projet de programmes pour l’école maternelle, élaborée par le Conseil supérieur des programmes (CSP), après une consultation des enseignants menée par le gouvernement, durant l’année 2014.

Objectif de ce projet, selon RTL : « refaire de la maternelle une véritable école en trois ans, et non plus une garderie ».

Des programmes « plus équilibrés »

Selon le SNUipp-FSU, qui a publié un communiqué ce matin, « ces programmes vont dans le bon sens », mais leur « mise en œuvre devra être accompagnée ». La nouvelle version des programmes de maternelle « a été concrètement améliorée. Elle apparait plus équilibrée, plus lisible et plus opérationnelle », indique le syndicat des professeurs des écoles.

Les programmes sont plus équilibrés, note le SNUipp-FSU, « entre ce qui relève des missions (un cycle unique, fondamental pour la réussite de tous) et ce qui relève des cinq domaines d’apprentissages (langage, activités physiques, activités artistiques, nombres et grandeurs, explorer le nombre) ». Pour le syndicat, « cette nouvelle version est plus aboutie ». Elle développe « des orientations portées par le SNUipp-FSU, s’agissant d’une école maternelle bienveillante et exigeante, soucieuse du développement langagier, sensoriel, culturel, corporel, social de l’enfant et de son envie d’apprendre et de réussir », écrit l’organisation.

Interviewé par l’AEF, le président du CSP, Michel Lussault, indiquait le 30 janvier : « ce programme de maternelle est plus resserré, plus économe et plus efficace ». Et de rappeler que  » l’école maternelle est un moment unique où l’enfant apprend et se socialise en même temps, tout cela passant souvent par le jeu et des activités spontanées ou encadrées mais tenant compte de l’âge, de la maturité et de la progressivité des apprentissages ».

Un « mini-CP », qui pratique une évaluation positive »

Comme le note RTL, la troisième année de maternelle devrait ressembler à un « mini-CP », où jeux de rôle et ateliers en petits groupes supplanteront le « travail en solitaire ».

Selon le programme, l’école « pratiquera une évaluation positive », dès la maternelle. « L’évaluation constitue un outil de régulation dans l’activité professionnelle des enseignants ; elle n’est pas un instrument de prédiction ni de sélection », peut-on lire dans la version amendée du programme de maternelle publiée par le CSP le 30 janvier. L’évaluation, adaptée à l’école maternelle, devra ainsi « tenir compte des différences de maturité au sein d’une même classe » et permettre à chacun « d’identifier ses réussites ». L’enseignant devra observer attentivement ce que chaque enfant « dit ou fait », et s’attacher à mettre les progrès individuels « en valeur ».

A la découverte des nombres

Classe maternelle © Dmitry Vereshchagin - Fotolia.com

Classe maternelle © Dmitry Vereshchagin – Fotolia.com

En maternelle, l’enfant devra selon le programme de maternelle soumis au vote du CSP, « découvrir les nombres et leurs utilisations ». Afin de permettre à l’enfant de « comprendre ce qu’il apprend » et de « le montrer », l’apprentissage des nombres devrait changer : au lieu de réciter des chiffres, place aux explications – pourquoi un plus un font deux, par exemple.

Il sera attendu du jeune élève qu’il sache « évaluer et comparer des collections d’objets avec des procédures numériques ou non numériques », « utiliser le nombre pour exprimer la position d’un objet ou d’une personne dans un jeu », ou encore « mobiliser des symboles analogiques, verbaux ou écrits, conventionnels ou non conventionnels pour communiquer des informations orales et écrites sur une quantité ».

En étudiant les nombres, il devra « avoir compris » que « le cardinal ne change pas si on modifie la disposition spatiale ou la nature des éléments », que « tout nombre s’obtient en ajoutant un au nombre précédent et que cela correspond à l’ajout d’une unité à la quantité précédente », mais aussi « dire la suite des nombres jusqu’à trente ».

Mobiliser le langage « dans toutes ses dimensions »

En français, le but est de « mobiliser le langage dans toutes ses dimensions ». « Des bases de vocabulaire » devraient être données aux enfants « avant de leur apprendre à écrire », note RTL, qui rappelle qu’à leur entrée en maternelle, les enfants ne maîtrisent pas tous le même nombre de mots (1500 pour certains, 500 pour d’autres).

En fin de maternelle, les enfants devront, indique le projet de programmes, pouvoir « communiquer avec les adultes et avec les autres enfants par le langage, en se faisant comprendre ». Ils devront aussi « pouvoir s’exprimer dans un langage syntaxiquement correct et précis, et reformuler pour se faire mieux comprendre ». En outre, ils devront maîtriser la pratique de « divers usages du langage oral (raconter, décrire, évoquer, expliquer, questionner, proposer des solutions, discuter un point de vue) », tout en manipulant des syllabes, en reconnaissant les lettres de l’alphabet, et en sachant écrire son prénom en écriture cursive.

L’enseignement des maternelles devrait également intégrer le numérique, avec l’utilisation des tablettes numériques, des ordinateurs et des appareils photos.

Après l’étude, puis le vote, du CSE, les programmes définitifs devraient entrer en application à la rentrée 2015.